Libye : l'ONU propose une médiation pour faciliter la tenue des élections

La représentante de l'ONU en Libye a proposé, vendredi, une médiation entre les camps rivaux pour faciliter la tenue des élections, dont le report en décembre dernier a aggravé les divisions dans le pays, désormais doté de deux gouvernements concurrents.

Pour essayer de rapprocher les parties, l'Américaine Stephanie Williams, conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU en Libye, a proposé la mise en place d'un comité réunissant des représentants de deux instances rivales : la Chambre des représentants qui siège à Tobrouk dans l'Est du pays, et le Haut Conseil d'Etat, basé à Tripoli et qui fait office de Sénat. Un nouveau cabinet désigné par le Parlement et dirigé par Fathi Bachagha est en concurrence avec le cabinet issu des accords politiques parrainés par l'ONU, dirigé par Abdelhamid Dbeibah qui refuse de céder le pouvoir. 

"Hier soir, j'ai envoyé des lettres aux dirigeants de la Chambre des représentants et du Haut Conseil d'Etat les invitant à nommer six délégués de chaque chambre pour former un comité mixte afin d'élaborer un cadre constitutionnel consensuel", a indiqué vendredi Stephanie Williams. Ce cadre constitutionnel devrait régir les futures élections - présidentielle et législatives - que l'ONU souhaite voir se tenir le plus rapidement possible, après le report du double scrutin qui était prévu en décembre. Elle a proposé que ce comité se réunisse à partir du 15 mars pour se pencher pendant quatorze jours sur ce cadre constitutionnel.

« La solution à la crise libyenne ne réside pas dans la formation d'administrations rivales ou dans des transitions perpétuelles », a affirmé l'émissaire onusienne. Elle a invité le Parlement et le Haut Conseil d'Etat à agir « de bonne foi » et à œuvrer de manière « constructive pour avancer vers des élections, dans l'intérêt des 2,8 millions de Libyens qui se sont inscrits pour voter ».

Le président du Haut Conseil d'Etat, Khaled el-Mechri, a salué cette offre de médiation. « Nous serons au rendez-vous pour répondre à la volonté des Libyens d’aller aux élections », a-t-il écrit sur sa page Facebook en précisant que le rôle de la mission de l'ONU se limitera à parrainer l'action du comité des deux chambres sans s'y ingérer.

La Libye n'a plus de Constitution depuis sa suppression par Kadhafi à son arrivée au pouvoir en 1969. Depuis 2011, le pays est régi par une déclaration constitutionnelle en attendant l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale.

Fathi Bachagha et une partie de son équipe gouvernementale avaient prêté serment jeudi devant le Parlement à Tobrouk. Il avait accusé son rival de chercher à entraver la cérémonie de prestation de serment en suspendant le trafic aérien depuis Tripoli pour empêcher des membres du nouveau gouvernement de se rendre à Tobrouk et en faisant détenir trois d'entre eux par un groupe armé loyal. Deux de ces trois ministres ont été relâchés, ont indiqué vendredi des médias libyens.

D'après AFP
05/03/2022 - 11:45
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