Arts de la scène : c'est reparti pour le festival Connexion Kin

Samedi, Mars 5, 2022 - 16:46

Itinérante, la septième édition du festival Connexion Kin se tient sept ans après la dernière, entre l’Institut français, la Plateforme contemporaine et le Centre Wallonie-Bruxelles, du 1er au 20 mars, avec au menu une programmation variée où s'alternent théâtre, cinéma et danse.

Connexion Kin, c’est reparti ! (DR)Les soirées du 1er au 4 mars ont marqué le retour de l’événement opéré autour de quatre représentations théâtrales à la Petite Halle de l’Institut français. "Vie de vue" de l’étudiant en arts dramatiques de l’Institut national des arts, Micka Michée Bongese, a fait l’ouverture. Il s’en est suivi "Virus ebola" d’Aaron Lukamba, "Zaïre sans embouchure : loquace sans titre" de Chaupin Lutobo et "Utam’si au d’eux la du fleuve"d’Higelin Mutomb. Les 9 et 12 mars sont programmées les deux dernières créations du Collectif d’Art d'Art produites par Michael Disanka, à savoir "Sept mouvements Congo", la toute dernière en date, et celle à venir, en cours de création, "Neci Padiri".

La reprise de Connexion Kin après une longue pause, la précédente s’étant tenue en 2015, se fait dans un format assez particulier comme l’a souligné Michael Disanka, un des co-directeurs artistiques. « Avant, Connexion Kin ramenait le monde à Kinshasa et faute de budget conséquent et de soutien, le festival n’a pas pu se tenir durant les sept dernières années. Cette édition est spéciale, organisée autour des artistes locaux et met en lumière deux créateurs de Kinshasa : le chorégraphe et danseur Pepe Elmas, l’un des meilleurs chorégraphes du moment et moi, Michael Disanka, en qualité de comédien, metteur en scène et auteur », a-t-il expliqué au Courrier de Kinshasa. Et d’ajouter aussi que la programmation du festival Connexion Kin 7, échelonnée en trois semaines, « a été conçue et élaborée avec Paul Kerstens », le coordonateur de la structure organisatrice, Connexion. Sans oublier le concours de la Plateforme contemporaine que dirige Dada Kahindo. Ainsi donc, pour cette édition dans le nouveau concept de la programmation, il est question tour à tour de « la Semaine théâtre, la Semaine cinéma et la Semaine danse », a indiqué Michael Disanka.

Un festival conçu en pleine pandémie

De son côté, Paul Kerstens a renchéri qu’au-delà du fait d’avoir été confronté à un problème de budget, «  le festival a été conçu en pleine pandémie de sorte que des réaménagements ont été opérés à cause du couvre-feu en vigueur il y a quelques temps ». Ainsi donc, Connexion Kin, qui avait habitué son public à une belle ambiance festive avec des longues soirées, à savoir un ou deux spectacles à la suite par soirée suivi d’un concert ne pouvait plus reproduire ce type de programmation d’autrefois, a-t-il affirmé. « Nous Higelin Mutomb à la fin de la pièce Utam’si au d’eux la du fleuve (Adiac)avons adapté le festival au contexte et avons choisi d’organiser des concours pour permettre aux jeunes talents, créateurs de théâtre et de danse de se produire sur scène. Car, le plus compliqué pour ces jeunes qui travaillent sérieusement et prennent beaucoup de temps à leur ouvrage de trouver du soutien. Ce n’est pas facile pour eux parce qu’il existe très peu de scènes qui font de la place au théâtre et à la danse à Kinshasa. Avoir un cadre d’expression comme la Halle de la Gombe, le Centre Wallonie-Bruxelles constitue une grande occasion pour les jeunes émergents de se produire face à un public plus nombreux qu’ils ne pouvaient espérer à cette étape de leur carrière », a-t-il dit.

Ainsi, le coordonateur de Connexion tient pour « une grande réussite » cette nouvelle expérience. Il a en sus apprécié « la diversité des approches et des formes théâtrales » observées dans chacune des quatre représentations qu’il a considéré comme « une richesse qui s’est ajoutée avec l’ambition de promouvoir les jeunes artistes de Kinshasa ».

Pour la petite histoire, de la première à sa sixième édition, Connexion Kin était organisé par une importante équipe sous la houlette du KVS, le théâtre royal flamand avec notamment les Belges Jan Goossens et Paul Kerstens en tête de file de l’organisation. Seulement, a confié Paul : « En 2016, nous avons tous quitté le KVS et avons créé une petite structure appelée Connexion. Nous essayons de continuer ce que nous faisions avant. Nous avons réalisé des choses remarquables en travaillant avec Michael Disanka et Pepe Elmas Naswa. Ils ont produit des spectacles qui ont tourné en Europe et seront présentés ici à Connexion Kin ». Par ailleurs, a-t-il dit en fin de compte  : « J’ai bon espoir que cette édition marque le début d’une nouvelle série de Connexion Kin ».

Il sied de rappeler que le retour du festival s’est opéré grâce l’implication conjointe du Collectif d’Art d’Art, la Compagnie Pepenas et la Plateforme contemporaine. La Délégation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’Institut français de Kinshasa, l’Institut national des arts et le Goethe Institut se sont joints à la nouvelle aventure en se constituant comme ses partenaires privilégiés.

 

 

 

 

Nioni Masela
Légendes et crédits photo : 
1- Connexion Kin, c’est reparti ! / DR 2- Higelin Mutomb à la fin de la pièce "Utam’si au d’eux la du fleuve" / Adiac
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