Assemblée nationale : les enjeux de la session ordinaire de mars

Lundi, Mars 7, 2022 - 17:15

La session ordinaire de mars s’ouvre dans quelques jours, conformément aux dispositions des articles 115, 117, 125 et 135 de la Constitution. 

Le 15 mars, députés et sénateurs vont reprendre le chemin de l’Hémicycle au terme de leurs vacances parlementaires. Une session de tous les enjeux au regard des matières à traiter. Les sujets restés en suspens lors de la précédente session trouveront sans doute leur dénouement à l’instar du cas Jean-Marc Kabund qu’il faudra éjecter de son poste de premier vice-président au cas où il ne démissionnerait pas. Etant entendu que son sort est déjà clos au niveau de son parti, l’UDPS, la conséquence sera sans nul doute la perte de son poste au sein du bureau de la chambre basse dont la composition est faite sur la base d’appartenance politique. Plusieurs noms sont d’ores et déjà cités comme potentiels remplaçants à l’instar du Pr André Mbata.       

Outre ce dossier qu’il faudra régler, le débat politique risquera de se focaliser autour du projet de la modification de la Constitution. Là-dessus, des voix se lèvent déjà pour mettre en garde les députés et attirer leur attention sur le caractère intangible de l’article 220 de cette loi fondamentale. Alors que la tendance générale est de surfer sur une possible rallonge du mandat du président de la République censé passer de cinq à sept ans, une certaine opinion y voit une quête d’intérêts partisans.     

Déjà controversé sous le régime Kabila qui n’a hélas pu le revisiter, l’article 220 de la Constitution risque d’être de nouveau au cœur du débat lors de cette session de mars. Maints observateurs estiment qu’il s’agit là d’un test grandeur nature de l’unité et de la cohésion autour de Félix Tshisekedi, autorité morale de l’Union sacrée de la nation. En effet, fort de sa majorité parlementaire acquise à la suite des consultations politiques qu’il avait initiées l’année dernière, le chef de l'Etat peut s’assurer d’un passage limpide de ce projet. Mais dans un Hémicycle où généralement les émotions priment souvent sur la rationalité, et où la politique de couloir s’avère souvent stratégique à des moments-clés, toute conviction est à relativiser autant que toute certitude.  Qu’à cela ne tienne. Entre temps, la Commission électorale nationale indépendante, qui veut voir le processus des réformes s'accélérer lors de cette session parlementaire, attend des deux chambres législatives des signaux clairs censés lui permettre d’envisager l’organisation des élections de 2023 en toute sérénité.

Par ailleurs, les présidents de deux chambres étant sous menace de motions de défiance, il y a lieu de prédire une session mouvementée avec un fort ascendant politique. Ce qui n’éluderait pas non plus la question budgétaire qui continue de tarauder les esprits. Les prémices du projet de loi de finances pour l’exercice 2022 seront aussi évoquées afin de lever, à ce stade, tout équivoque lié à ses grandes articulations. Autre dossier qui pourrait s’inviter, l’insécurité à l’est du pays pour laquelle il s’agira de trouver des solutions palliatives afin d’éradiquer les groupes armés nationaux et étrangers qui y sévissent depuis plus de deux décennies.

Alain Diasso
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