L’un des quatre personnages principaux du prochain film du rappeur, auteur-compositeur qui est aussi réalisateur, est une trentenaire qui porte le nom de la Mamu nationale à qui il a fait un clin d’oeil.
Le repérage et le casting du premier long métrage de Baloji, effectués à Kinshasa et Lubumbashi son fief natal, fin janvier, et la première semaine de février projette le tournage d’"Augure" dans trois mois, a-t-il dit au "Courrier de Kinshasa". Auteur-compositeur, le rappeur a signifié, début février, avoir déjà achevé la musique de son prochain film dont le tournage est prévu entre les deux villes susmentionnées. « Toute la musique est faite. Nous avons réalisé quatre albums en fonction des quatre personnages principaux d’"Augure" », a-t-il assuré, indiquant qu'il s'agit « d’un trentenaire, d’un shégué, enfant de rue, une jeune dame âgée entre 30-35 ans dénommée Tshala, en hommage à la Mamu nationale, Tshala Muana ». Et de préciser : « Chaque disque est réalisé du point de vue des personnages ».
Baloji est d’avis que le cinéma congolais a un sérieux potentiel. « Il y a des talents seulement, les ministères de la Culture ainsi que de la Communication et des Médias ne les considèrent pas encore comme des ambassadeurs du pays, ils se trompent. Vu le potentiel que cela représente, ils devraient le faire comme le font les Maliens, les Nigérians, les Sud-Africains, les Kenyans, etc. Ce serait une belle manière de faire rayonner le pays autrement », a-t-il affirmé.
« Avec comme coproducteur Tosala Films, une maison congolaise, j’espère que nous allons faire un bon film. Il est important que le film congolais existe, qu’il ait une visibilité comme l’ont ses pays limitrophes, notamment l’Angola », a-t-il souhaité. « Comme en Afrique de l’ouest, il est important d’avoir une industrie du cinéma ici aussi parce qu’il y a de très bons acteurs », a renchéri Baloji. Il est, par ailleurs, convaincu que « petit à petit, les choses se mettent en place ». Néanmoins, il est à ses yeux impératif que « la production locale soit soutenue. Et pour cela, il faut avoir la reconnaissance internationale ». Pour ce qui est d’"Augure", Baloji croise les doigts : « J’espère que nous ferons un bon film qui gagnera des prix de sorte que cela profite à tout le monde ».
Revenir pour construire
Et, de fil en aiguille, Baloji a souligné qu’il juge « important que les Congolais de la diaspora reviennent à l’instar des Ghanéens avec le programme The year of return, Ghana 2019 (L’Année du retour, Ghana 2019) qui encourageait les Ghanéens de New York, d’Angleterre à rentrer investir dans leur pays, se reconnecter avec la terre de leurs ancêtres. Les époques changent. Grâce à l’afrobeat, différents courants musicaux, la danse, etc., les choses sont plus acceptables. Et donc, je pense qu’il est important qu’il soit fait de même au Congo. Que l’on revienne et que l’on construise ».
Aussi, dans son cas, Baloji ne s’est-il pas contenté de livrer des concerts dans la capitale. En effet, à chaque occasion, le rappeur en a profité pour tourner des vidéos et enregistrer de nouveaux sons avec des artistes locaux. Et qui plus est, il « adore Bon Marché », le quartier réputé de la commune de Barumbu où il avait notamment tourné le clip de Le jour d’après (Indépendance cha-cha). Mais encore, a-t-il confié, « Bon Marché, je sens que c’est mon quartier. C’est un mélange de tout. Je trouve que tout Kinshasa y est résumé ». Et, ce n’est pas tout : « Il y a également deux ou trois quartiers du côté de N’Djili que je trouve aussi très puissants ».