Russie et Ukraine: clés de matières premières stratégiques

Mardi, Mars 8, 2022 - 11:00

Blé, tournesol, titane, aluminium, nickel  : la Russie et l'Ukraine jouent un rôle clé dans l'approvisionnement mondial en matières premières stratégiques, à usage industriel ou alimentaire. Les cours mondiaux de nombre d'entre elles ont flambé à des niveaux jamais vus.

 

Gaz et pétrole

La Russie est l'un des premiers producteurs mondiaux de gaz et de pétrole, et les investisseurs s'affolent d'éventuelles ruptures d'approvisionnement en hydrocarbures. Pour l'instant, les sanctions économiques évitent le secteur de l'énergie mais les Etats-Unis évoquent désormais une interdiction d'importer du pétrole russe. La Russie est le deuxième exportateur mondial de brut.

Les cours du pétrole, qu'il s'agisse du Brent de mer du Nord ou du WTI américain, se sont approchés le 7 mars de leurs plus hauts historiques, dépassant brièvement 130 dollars le baril pour la première fois depuis 2008.

Le prix du gaz a atteint le même jour un record historique en Europe (qui importe 40% de gaz de Russie), à 345 euros le mégawattheure.

Produits agricoles : la Méditerranée dépendante de la mer Noire

La Russie, devenue en 2018 le premier exportateur mondial de blé, est cruciale pour alimenter la planète mais les capacités d'exportation, notamment en tournesol, de l'Ukraine inquiètent également. Les deux pays sont un grenier à céréales pour le reste du monde. En Europe, le cours du blé flambe depuis le début du conflit pour atteindre lundi un prix inédit, à 450 euros la tonne.

L'approvisionnement en céréales des pays comme l'Egypte, l'Algérie ou d'Afrique sub-saharienne, de plus en plus dépendants des blés russes et ukrainiens, risque de poser des problèmes si les bateaux transportant les blés originaires de la mer Noire sont arrêtés. La situation est aussi très tendue sur le marché mondial des huiles. L'Ukraine est le premier producteur mondial de l'oléagineux et premier exportateur mondial de son huile.

Métaux : automobile et aéronautique en première ligne

Les métaux industriels les plus exposés aux sanctions de la Russie par la communauté internationale sont l'aluminium, le nickel et le palladium.

Le groupe russe Rusal est le deuxième producteur industriel d'aluminium du monde. Ce métal a atteint un nouveau record historique le 7 mars sur la Bourse des métaux de Londres, à 4 073,50 dollars la tonne.

En 2019, la Russie était le troisième producteur de minerai de nickel derrière l'Indonésie et les Philippines. Elle figurait en deuxième position pour le nickel raffiné, derrière la Chine. 

Selon certaines estimations, 7% du marché mondial du nickel raffiné pourrait être affecté par d'éventuelles sanctions. Or, le métal, qui bat aussi des records sur les marchés, est l'un des plus demandés sur la planète dans les usines de batteries électriques, censées permettre à l'industrie automobile d'abandonner le pétrole.

Pour le palladium, qui décroche également un record absolu à 3 442,47 dollars l'once, dont la Russie contrôle 50% du marché mondial, l'automobile est aussi en première ligne. Il est utilisé pour la fabrication des pots catalytiques. 

Le titane, métal prisé des avionneurs pour sa légèreté et sa très haute résistance, est également un enjeu indirect du conflit. La société russe VSMPO-Avisma, fondée en 1941 dans l'Oural, est le premier fournisseur de l'aéronautique mondiale.

D'après AFP
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