Au total 91014 unités économiques exercent dans le pays, dont 9190 en cessation d’activités, d’après les chiffres du premier Recensement général des entreprises du Congo (Regec) publiés, le 10 mars, à Brazzaville. Le secteur informel représente 93,4% des unités économiques basées essentiellement à Brazzaville et Pointe-Noire.
Le secteur privé national pèse plus de 4611,8 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires global, avec une forte disparité entre les grands groupes industriels et les très petites entreprises, ainsi que petites et moyennes entreprises (PME) locales. Le secteur formel constitue 82,8% du chiffre d’affaires global; en revanche, les acteurs informels très présents dans l’économie congolaise (94%) ne génèrent pas grand-chose en termes de chiffre d’affaires.
Les activités économiques sont concentrées en grande partie en milieu urbain, à l’exception des départements du Kouilou, du Pool, des Plateaux, de la Cuvette, de la Cuvette-Ouest et de la Likouala où les activités productives sont en milieu rural. Dans huit départements, le chiffre d’affaires est dominé par les Unités économiques (UE) du secteur tertiaire. Dans la Likouala, le secteur primaire réalise 72,9%, par contre, dans le Kouilou et la Sangha, c’est le secteur secondaire qui apporte la plus grande part du chiffre d’affaires.
Ce premier Regec a été mené entre octobre et décembre 2020 par l’Institut national de la statistique (INS) avec le soutien de la Banque mondiale. L’enquête a permis d’identifier 79 775 entreprises encore actives, dont 92,6 de très petites entreprises, 5,8% de PME et 0,1% de grandes entreprises. Les enquêteurs se sont également intéressés au profil des promoteurs de ces entreprises congolaises (78% d’hommes contre 29,5 de femmes ; pour 70,5% de nationaux contre 29,5%) et des dirigeants sociaux (75,1% d’hommes contre 24,9% de femmes, pour 69,3% nationaux et 30,7% d’étrangers).
Globalement, neuf entreprises sur dix sont créées sur fonds initial du promoteur, avec une forte influence de jeunes sociétés dont l’âge moyen à la création varie entre 3,8 et 7,2 ans. En matière de volume d’emplois, le secteur informel emploie 58,4% de personnes actives au Congo, alors que quatre emplois sur cinq sont créés par les UE évoluant dans le secteur tertiaire ; les UE évoluant dans les secteurs secondaire et primaire apportent, respectivement, 18,6% et 3,2%.
Pour le gouvernement congolais, les résultats de ce Regec constituent une véritable boussole pour la politique publique en faveur du secteur privé national et de la mise en œuvre du Plan national de développement 2022-2026. L’objectif de l’enquête, a indiqué la ministre de l’Économie et du Plan, Ghislaine Ingrid Olga Ebouka-Babackas, est de contribuer à la mise en place d’un système intégré de statistique d’entreprises au Congo.
« Le rapport global de ce Regec sera bientôt disponible en version électronique sur le site internet de l’INS et la version physique partagée dans les prochains jours. Les informations contenues dans ces différentes publications et celles qui vont suivre constituent des statistiques officielles du pays dans le domaine des statistiques d’entreprises », a assuré la ministre de tutelle lors de la publication du rapport, en présence de sa collègue en charge des PME, de l’Artisanat et du Secteur informel, Jacqueline Lydia Mikolo, et celui du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé, Antoine Nicéphore Thomas Fylla Saint-Eudes.
Les données du Regec vont orienter le gouvernement dans ses réformes, notamment en matière de l’amélioration du climat des affaires, a estimé la représentante résidente de la Banque mondiale, Korotoumou Ouattara. L’un des principaux partenaires du pays, la Banque mondiale finance de nombreux projets liés au développement du secteur privé et au renforcement du système statistique national.