Musique : Christiana Tabaro propose des chansons pour tous les âges

Mardi, Mars 15, 2022 - 11:28

Six titres composent l’opus "Bwinja" réalisé par l’artiste Christiana Tabaro, en principe comédienne, metteur en scène, auteur et co-directrice du Collectif d’Art-d’Art, compagnie théâtrale active à Kinshasa depuis dix ans et créée par son époux, Michaël Disanka.

La pochette de l’album Bwinja (DR)

D’entrée de jeu, Christiana Tabaro a expliqué au Courrier de Kinshasa : « L’album signifie beaucoup pour moi. Il a été réalisé dans l’idée de capter les moments d’intimité avec mon fils et d’en faire un objet artistique qui soit entre la comptine et la berceuse, avec une musique qui parlerait à tout le monde et intéresserait tout le monde ».

"Bwinja" n’est autre que le nom du premier fils de Christiana Tabaro, son unique pour l’instant, à qui elle l’a dédié. La chanteuse l’a dit : « L’idée de la réalisation de l’album "Bwinja" m’est venue parce que je voulais faire un cadeau spécial à mon fils pour son premier anniversaire, une façon de le remercier pour sa présence qui m’a été d’un grand soutien ».

En effet, lorsqu’elle est enceinte, la pandémie de la covid-19 battait son plein et, raconte-telle : « Il fallait faire face à tous les problèmes qu’elle a occasionnés. Je suis une artiste et ne vis que de mon métier, nous vivions une période très difficile. Nous avions l’impression que tout dépérissait autour de nous ». Mais, le fait de savoir qu’elle portait la vie en elle a tout changé. « Que j’allais être responsable d’une autre vie humaine me procurait une joie tellement immense que je commençais à prendre plus particulièrement soin de moi. Et, à être très attentive à tous les changements qui se produisaient dans mon corps. J’ai accouché alors que la pandémie sévissait encore », a affirmé Tabaro.

Pourtant, juste après la naissance de Bwinja, les mauvaises nouvelles se succèdent. L’artiste évoque la séparation d’amis qui l’ont « beaucoup fait souffrir » et d’autres personnes qui ont quitté ce monde. Pire encore, dit-elle : « Ma belle-mère dont j’étais très proche a développé un cancer ». Sans parler des problèmes professionnels car il était impossible de travailler suite à la covid-19. C’était donc une passe très difficile.

Mais voilà que cloîtrée à la maison avec son fils, Tabaro se sent inspirée. « Sans m’en rendre compte, j’ai commencé à chanter des berceuses que je répétais tout le temps. Ces chansons m’ont permis de surmonter tous les problèmes liés à l’accouchement, au surmenage auquel certaines mères font face après l’accouchement. Après sa première maternité, on est plus la même, plus du tout la même personne. Me retrouver seule avec Bwinja et lui chanter ces chansons que j’avais composées pour lui me comblait », soutient-elle.

Et, de fil en aiguille, l’entourage les a adoptées et commence à les chanter à son tour. Suite au succès de ses compositions, elle et son compagnon pensent avoir trouvé « le cadeau » pour célébrer le premier anniversaire de leur fils. «  C’est ainsi qu’est née l’idée de l’album. J’ai tenu à le réaliser car au bout du compte, je me suis demandé qui de moi et de mon fils a pris soin de l’autre ? J’ai comme l’impression que c’est lui car de la conception à la maternité jusqu’aux douze mois passés avec lui, j’ai vécu des moments de sérénité. J’ai été plus calme, plus tranquille sur le plan psychologique », a raconté la comédienne. Au vu des effets cathartiques de ces airs, elle décide, confie-t-elle, « de partager ces chansons avec d’autres femmes, d’autres parents et des enfants. Pour les femmes, je crois en leur vertu à aider à surmonter les problèmes de grossesse et ceux qui surviennent après l’accouchement ».Christiana Tabaro jouant avec son fils Bwinja (DR)

Lancement d’une carrière musicale

"Bwinja" est disponible sur les plateformes de téléchargement et marque le début d’un nouveau parcours que la comédienne entend suivre.« Pour moi, c’est un début de lancement de mes propres chansons. Je compose depuis longtemps mais il s’agit plus de chansons interprétées lors de nos spectacles au sein du Collectif d’Art-d’Art. Je veux élargir le champ de mes auditeurs parce que jusqu’ici, elles étaient écoutées par notre public, les spectateurs, les habitués de nos spectacles. Avec "Bwinja", je veux toucher plus de personnes. Faire découvrir mes chansons à un public plus large. Je tiens à vulgariser cet album pour lancer par la suite mes autres chansons. J’ai travaillé avec le violoniste Vital Mavakala, le guitariste Bilay Tshamala, le xylophoniste Taliobisa et le percussionniste Croco qui est aussi l’ingénieur son de l’album », a annoncé Tabaro.

 Ces musiciens sont ceux avec qui elle a toujours collaboré au sein du Collectif d’Art-d’Art. Ce qui a facilité les choses. « Ils me connaissent bien et ont compris la pensée que j’avais. Je ne voulais pas trop encombrer les mélodies, la musique qui devait les accompagner devait être simple. Il fallait utiliser très peu d’instruments et cela nous a conduits à exploiter plusieurs rythmes avec des sonorités proches du reggae, la rumba, le ndombolo et le mutwashi », s’est-elle réjouie. Elle renchérit : « Ensemble, nous avons pu relever le défi ».  

 

 

 

 

Nioni Masela
Légendes et crédits photo : 
1- La pochette de l’album Bwinja / DR 2 -Christiana Tabaro jouant avec son fils Bwinja / DR
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