En dépit de l’état de siège décrété il y a plusieurs semaines, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, les massacres des civils ne baissent pas d’un cran.
Chaque jour qui passe, la violence ne faiblit pas dans une communauté qui n’a que trop larmoyé à la suite des massacres récurrents de ses membres. La mutualisation des forces entre les armées congolaises et ougandaises pour combattre les ADF, qui sèment la désolation dans la partie est du pays, semble ne pas donner, à court terme, des solutions escomptées. De sorte qu’aujourd’hui, des langues se délient pour réclamer la levée pure et simple de l’état de siège dans les deux provinces concernées au regard de la persistance de l’insécurité.
Ce sujet, le président de la chambre basse du Parlement, Christophe Mboso, ne pouvait pas l’éluder, le 15 mars, dans son discours d’ouverture de la session ordinaire de cette chambre qui promet d’être riche en événements. Tout compte fait, la présente session parlementaire devra se pencher sur cette question avec, à la clé, l’évaluation des recommandations formulées, quant à ce, à l’endroit du gouvernement. En effet, lors de la session parlementaire de septembre dernier, le Parlement avait émis un certain nombre de recommandations que le gouvernement était appelé à satisfaire pour assurer l’efficacité de l’état de siège dans les provinces concernées.
Dans le cadre de la mise en œuvre de l'ordonnance portant proclamation de l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, tel que prorogé à ce jour, la commission Défense et sécurité avait procédé à l'audition des membres du gouvernement à l'issue de l'examen du rapport de cette commission. L'assemblée plénière avait alors adopté des recommandations que le bureau avait transmises au gouvernement de la République en vue de l'amélioration de la gouvernance sécuritaire. Après avoir rappelé le contexte ayant prévalu à l’adoption desdites recommandations, le président de l’Assemblée nationale a indiqué que son institution procédera à l'évaluation sans complaisance, tant à travers les commissions concernées qu'en plénière, « de la mise en œuvre effective de toutes les recommandations par le gouvernement, les régies financières et les structures étatiques concernées ».
Une préoccupation qui rejoint celle du Premier ministre qui, dans sa communication lors de la quarante-quatrième réunion du Conseil des ministres, avait rappelé au gouvernement la nécessité de suivre les différentes recommandations formulées par le Parlement et d’accorder une attention particulière surtout à celles liées à l'état de siège en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu.