Lutte contre les avortements non protégés : les Etats appelés à mettre sur pied une politique d’avortement sécurisé

Mercredi, Mars 16, 2022 - 10:57

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, le 14 mars, les nouvelles lignes directrices sur les soins liés à l’avortement, afin de protéger la santé des femmes et celle des filles afin d’éviter les avortements non sécurisés qui causent actuellement des dégâts et exposent chaque année cette catégorie de personnes aux dangers.

« Les restrictions à l'avortement risquent davantage de pousser les femmes et les filles vers des procédures dangereuses. Le fait de pouvoir bénéficier d’un avortement sécurisé constitue un élément crucial des soins de santé. Près de l’ensemble des décès et des traumatismes résulte d’un avortement non sécurisé, alors que cela peut être évitable », a déclaré le directeur par intérim du département santé sexuelle et reproductive et recherche à l’OMS, Craig Lissner. Il a insisté sur le fait qu’il est important de recommander que toutes les femmes et les filles puissent avoir accès aux services d’avortement de qualité et de planification familiale. C’est pourquoi, sur la base des dernières données scientifiques, il a créé des nouvelles lignes directrices qui rassemblent cinquante recommandations portant sur la pratique clinique, la prestation de services de santé, les interventions juridiques et politiques, visant à favoriser la fourniture de soins de qualité liés à l’avortement. 

 Environ 39 000 décès chaque année causés par les avortements non sécurisés

Exhortant les Etats à améliorer l’accès à des services de haute qualité centrés sur la personne, l’OMS a précisé que l’avortement est une intervention simple et extrêmement sûre lorsqu’elle est pratiquée selon une méthode recommandée par elle, adaptée à la durée de la grossesse. Mais, environ la moitié des avortements a lieu dans des conditions déplorables. Alors que les avortements non sécurisés sont à l’origine d’environ 39 000 décès chaque année et entraînent l’hospitalisation de millions de femmes supplémentaires en raison des complications. La plupart de ces décès sont concentrés dans les pays à revenu faible et 60% de cas sont en Afrique. 

« Les lignes directrices comprennent des recommandations sur de nombreuses interventions simples de soins de santé primaires qui nous permettent d’améliorer la qualité des soins liés à l’avortement qui sont dispensés aux femmes et aux filles. Il s’agit notamment de partager les tâches entre un plus grand nombre d’agents de santé ; de garantir l’accès à l’avortement médicamenteux ainsi que de permettre aux femmes d’obtenir des services d’avortement sécurisés et de veiller à ce que les informations précises sur les soins soient disponibles pour tous ceux qui en ont besoin », a signifié l’OMS. Elle spécifie que si la plupart des pays autorisent l’avortement dans des circonstances déterminées, une vingtaine de pays ne prévoit aucune justification légale pour l’avortement. Et, plus de trois pays sur quatre prévoient des sanctions juridiques en cas d’avortement, qui peuvent aller jusqu’à de longues peines de prison ou de lourdes amendes pour les personnes qui pratiquent l’intervention ou y participent. 

 « L’OMS apportera un soutien aux pays intéressés, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de ces nouvelles lignes directrices de recommandation et du renforcement des politiques et des programmes nationaux relatifs aux services de contraception et de planification familiale », a conclu l’OMS.

   

Rock Ngassakys
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