Le conteur congolais Julles Ferry Moussoki a livré le deuxième épisode du spectacle « Le soir au mbongui », le 18 mars dernier au centre culturel Zola de Brazzaville. Le concept vise à se replonger dans l’ancien temps en vue de pérenniser l’art du conte qui semble en voie de disparition.
Vieux, jeunes et enfants, tous étaient présents pour savourer les délices du conte sous la forme du "mbongui" que partage depuis peu Julles Ferry Moussoki. Accompagné sur scène d’Alexandre Mikouiza à la percussion, le conteur congolais a raconté au total cinq histoires au public. Des récits à la fois hilarants et instructifs. La première histoire a porté sur un âne qui, voulant à tout prix ressembler à un lion, a fini par perdre son identité et la confiance en lui-même. La morale est que « dans la vie, il faut être soi-même. En effet, c’est en acceptant ses défauts et ses qualités, qu’on vit heureux et en parfaite communion avec soi-même ».
La deuxième histoire portait sur une femme qui, après des années de stérilité, parvint à concevoir grâce à un être surnaturel qui lui donna une consigne précise afin de garder son enfant en vie. En effet, l’enfant tant attendu, Mamema, ne devait jamais se rendre au marigot du village. La petite fille en avait conscience et obéissait toujours, jusqu’au jour où elle se laissa emporter par l’enthousiasme de ses camarades. Au même moment, sa maman sentit qu’un danger se profilait. Elle arrêta ce qu’elle faisait au champ pour aller sauver sa fille à la rivière, mais ce fut trop tard, elle essaya de l’attraper dans l’eau mais ne trouva que les cheveux de sa fille entre ses mains. Selon Julles Ferry Moussoki, cette histoire serait à l’origine des lignes que chaque humain a sur la paume de ses mains.
Avec des séquences musicales faisant intervenir le public en chœur, l’artiste a continué son périple avec trois autres fictions centrées sur les femmes. La troisième histoire a permis de conscientiser l’assistance sur le fait que très souvent, il ne sert à rien d’aller chercher le bonheur ailleurs ou très loin, alors qu’il ne se trouve qu’à nos pieds. Le quatrième conte avait pour morale, « dans la vie, ce sont ceux qui écoutent et suivent les conseils des sages qui réussissent ». Se situant dans le même sillage, le dernier conte de la soirée a instruit les spectateurs sur le fait que ce sont parfois les personnes qui nous sont proches et attachées qui nous trahissent souvent.
« Le soir au mbongui est un concept que nous avons créé au sein de la compagnie Nzonzi afin de repartir un peu en arrière dans nos traditions, comme nous étions avant autour du mbongui, autour du feu où les grands-parents nous racontaient des histoires et où on partageait parfois un pot avec les anciens en vue de recevoir les conseils des sages. C’est une joie de voir le public venir aussi nombreux pour assister à ce rendez-vous », a déclaré Julles Ferry Moussoki.
Au terme de la soirée, de nombreux spectateurs ont témoigné la joie de la reprise des spectacles. « Après près de deux ans d’interruption, il était temps de reprendre et je pense que tout le monde en avait besoin. Le spectacle de contes de ce soir était super. L’initiative me rappelle ma jeunesse, ce que nous avons vécu dans le passé. Un vrai bonheur », a confié Accer Mampouya.