Guinée : les assises nationales s'ouvrent en l’absence de plusieurs dizaines de partis politiques

Mercredi, Mars 23, 2022 - 12:51

Le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a donné, le 22 mars, le coup d’envoi des assises nationales. L’initiative qui s’étalera sur plusieurs semaines vise à réconcilier les Guinéens puisqu’elle est placée sous le signe du pardon et de la réconciliation.

Une soixantaine de partis politiques a boudé l’événement, déplorant le manque d’informations autour de celui-ci. En effet, deux ans après le double scrutin contesté du 22 mars 2020, le président de la transition en Guinée, Mamadi Doumbouya, qui se veut rassembleur, a prononcé un discours devant des ministres, des magistrats, des gouverneurs et des conseillers de quartier.

« J'ai tenu à l'organisation de ces analyses nationales pour ainsi donner une occasion historique et unique aux Guinéens de se regarder en face, les yeux dans les yeux et de se parler franchement, à cœur ouvert cette fois-ci », a déclaré le colonel Mamadi Doumbouya. « Chacun de nous ici dans ce pays a subi des brutalités, les plaies sont là, béantes. Il est temps qu'on les nettoie, qu'on y apporte des pansements », a-t-il affirmé.

« Les assises nationales sont au-dessus de toutes les considérations politiques, ethniques, religieuses de notre nation », a ajouté le président de la transition, appelant les acteurs politiques, culturels et religieux à s'impliquer dans le processus des assises « pour conférer à cet événement toute la réussite qu'il mérite ».

Sous peu, une commission nationale pour coordonner les assises devrait être mise en place. Ces assises vont durer six semaines, en l’absence d’une soixantaine de partis politiques comme l'Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie ou le Front national pour la défense de la Constitution. Les deux partis dénoncent le manque de préparation des rencontres et préfèrent se concentrer sur la conduite de la transition. 

« La veille, on ne sait pas de quoi on va parler ! Tout ça dérive du fait que le CNFD ne souhaite pas associer tous les Guinéens à la discussion et à la recherche de solutions à nos problèmes », ont-t-ils déclaré.

« Je pense que ces acteurs qui ont jugé nécessaire de ne pas être présents ce matin, pour une raison ou une autre, comprendront la nécessité d’aller vers ces assises, d’aller vers ces journées de vérité et de pardon, rejoindre le processus de la conduite de ces assises dans les jours à venir », a réagi le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé.

Pour Faya Millimouno, leader du bloc libéral, le forum permet aux Guinéens de se parler. « Il est question que les Guinéens se retrouvent, se regardent en face et se parlent, se disent la vérité et se pardonnent pour que les pages que nous n’avons pas encore lues, que nous fassions notre devoir de les lire », a-t-il laissé entendre.

Le Front national pour la défense de la Constitution pense que le pays aurait fait l’économie de ressources s'il avait choisi simplement de reprendre les recommandations publiées en 2016.

Yvette Reine Nzaba
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