Congolaise d’origine et Française de par sa nationalité, Cyrena Samba-Mayela a été sacrée championne du monde en salle du 60 m haies, le 19 mars, lors des Mondiaux en salle de Belgrade (Serbie) avec un chrono de 7 s 78.
Congolaise de par ses parents, la tricolore a été sacrée championne du monde du 60 m haies, le 19 mars, soit le premier podium de l’équipe de France sur cette compétition. Présentée depuis quelque temps déjà comme l’un des plus grands espoirs de l’athlétisme français, Cyrena Samba-Mayela, 21 ans, a pour la première fois confirmé cette « étiquette » au plan international.
Le Congo devra se réjouir des performances de cette jeune athlète qui vise l’excellence et souhaite confirmer ainsi au plus haut niveau un potentiel entrevu dans les catégories de jeunes et s'installer comme une magnifique promesse dans l'optique de Paris-2024. « C'était un mélange de plein d'émotion à l'arrivée. C'est juste incroyable. J'ai passé un cap et c'est la concrétisation de tout le travail que j'ai fait. J'ai toujours été ambitieuse », a-t-elle expliqué.
Son sacre n’est pas passé inaperçu au Congo puisque sur les réseaux sociaux, les internautes de tous genres sont fiers de ce succès et pensent que ce genre de prouesses doit se multiplier dans tous les sports. « La championne, dont les parents sont originaires du Congo-Brazzaville, est un symbole de la qualité des enfants du Kongo dia Ntotila. C’est le Congo qui gagne », s’est réjoui un internaute en faisant allusion à l’ancienne Royaume Kongo.
La plupart des pages dédiées au sport congolais sur Facebook ont fait de cette victoire de Cyrena le fait du jour et continuent à la congratuler. C’est, en effet, l’occasion d’interpeller les dirigeants du sport congolais qui balbutient souvent lorsqu’il s’agit non seulement de dénicher les talents mais aussi de gérer la carrière sportive des athlètes. Si certaines infrastructures pouvant faciliter la préparation des compétiteurs sont disponibles, les moyens et le manque d’une politique rassurante de la part des pouvoirs publics poussent les sportifs congolais à s’exiler ou décliner les invitations de l’équipe nationale. Ainsi, les Congolais sont obligés de savourer les victoires de loin.
« Il faut des championnats locaux structurés et réguliers à tous les échelons, des stades adaptés, des sportifs bien formés et des infrastructures entretenues. Les sportifs, s’ils bénéficient de conditions convenables, préfèreront toujours rester au Congo, au moins momentanément, plutôt que de s’exiler, bref des destinations réservant souvent de très mauvaises surprises », déplore un analyste sportif congolais.
Signalons qu’en 2020, Cyrena Samba-Mayela est passée pour la première fois sous les 8 s au 60 mè haies lors des championnats de France espoirs à Saint-Brieuc, en réalisant 7 s 99 en demi-finale puis 7 s 98 en finale. Elle est sacrée championne de France senior des 60 m haies en salle en 2020 à Liévin. En septembre, elle devient championne de France du 100 m haies en plein air à Albi en 12 s 73. Ce temps lui permet de devenir la huitième meilleure performeuse française de l'histoire.
En 2021, la jeune hurleuse française perd son titre national indoor malgré son excellent temps de 7 s 94, nouveau record personnel. En juin de la même année, Samba-Mayela valide les minimas pour les Jeux olympiques de Tokyo en gagnant les 100 m haies du meeting de Madrid en 12 s 80. Elle déclare forfait lors des séries des Jeux Olympiques suite à une douleur résultant d'une blessure ressentie à l'échauffement. Le 28 janvier 2022, elle bat à Karlsruhe le record de France espoirs en salle du 60 m haies en 7 s 84.
Notons que Samba-Mayela devient aussi la première Française championne du monde en salle sur 60 m haies, hommes et femmes confondus. Selon Le Monde, elle est passée d’abord par la gymnastique et le patinage artistique. Ensuite, la native de Champigny-sur-Marne s’était révélée en athlétisme en devenant vice-championne du monde chez les cadettes en 2017 (sur 100 m haies).