Du haut de son 1m 90, Me Léopold Malonga donne encore l’air d’un compétiteur malgré le poids de l’âge. Ayant débuté les arts martiaux autour des années 1974, il a « terrassé des adversaires lors des compétitions, sans pour autant faire exprès ».
Fort de son Gyaku tsuki, l’un des types de coups de poing dans les sports de combat, Me Léopold Malonga, ceinture noire 7e dan, a commencé à pratiquer le sport de combat à l’âge de 12 ans. « Le sport a forgé mon éducation et mon caractère. Aujourd’hui en m’observant, je me soucie puisque je ne le pratique plus », a-t-il déploré.
Me Léopold Malonga a débuté en même temps avec le judo, l’aïkido et le karaté. Mais faute de disponibilité, « Me jamais tapé » a vite abandonné l’aïkido pour le judo et le karaté, et s'est concentré quelques années après sur le karaté. « Le sport m’a donné la force mentale et c’est ce qui fait de moi ce que je suis car je me suis élevé spirituellement en ayant le contrôle de moi », a-t-il affirmé.
A l’époque, la fédération n’existait pas encore. Les karatékas étaient regroupés autour d’une plateforme dirigée par Me Ngalessami Ibombo. Cette structure qui regroupait tous les pratiquants de cet art martial faisait office de fédération puisque ses athlètes combattaient au nom du Congo.
Cet homme rigoureux a intégré l’équipe nationale de karaté, notamment la toute première, vers les années 1979. Lors d’un combat avec les athlètes de la République démocratique du Congo, il avait fracturé la jambe de son adversaire.
Pour certains, Me Léopold Malonga avait très mal commencé sa carrière mais pour ses fans, il avait débuté son parcours sur les chapeaux de roue.
« J’ai eu à terrasser des adversaires lors des compétitions, sans pour autant faire exprès. A l’époque, nous ne misions pas sur les médailles ou trophées car le but principal était de valoriser le côté martial », explique-t-il.
L’un de ses temps tristes dans son parcours de sportif reste aussi le fait que, lors d’une compétition, au Mess mixte de garnison, il avait brisé, par un coup de pied, le cerveau d’un adversaire le mettant ainsi K.O, chose très rare au karaté. « Imaginez-vous que je coupais les arbres avec les coups de pied. Restons humbles », signale Me Léopold Malonga.
Après avoir appris et partagé son expérience avec d’autres grands sportifs aux Etats-Unis, au Canada ou au Japon, il pense que les sportifs congolais, en général, et les karatékas, en particulier, doivent s’unir autour de leur art ainsi que ses valeurs martiales. « De nos jours, les athlètes se prennent pour des tout puissants, chose qui n’est pas tolérable. Moi, par exemple, je n’ai jamais été battu dans ma carrière mais cela n’a pas fait de moi le plus fort. Je m’incline toujours devant les anciens et j’étais prêt à apprendre et exécuter un ordre. Nous devrons rester humbles et vénérer les maîtres. Au judo, par exemple, Me Ngassaki et Me Ndinga nous ont beaucoup appris et ils méritent respect. Mais eux également et leurs condisciples doivent nous passer le temoin aisément », indique Me Léopold Malonga.
Promotionnaire des grands acteurs du karaté congolais comme les anciens présidents Dieudonné Okombi ou Dominique Ondzé Doukay, Me Léopold est un ancien policier. Il s’est lancé dans les affaires au terme d’une vingtaine d’années de pratique active des arts martiaux. Parallèlement, il mène une vie chrétienne.