C’est dans le cadre de la semaine de la langue française et de la Francophonie que s’est tenue, du 21 au 23 mars à l’Institut français du Congo (IFC), la dixième édition du concours interscolaire de slam « Dis-moi, dix mots ». Au terme de la compétition, six élèves, dont trois du collège et trois du lycée, ont été récompensés pour la qualité de leurs différentes prestations.
Organisé par le collectif Styl’Oblique, le concours interscolaire de slam a réuni, cette année, les élèves de cinq établissements de Brazzaville : La paillote; Dom Helder-Camara; AJD; ACDE+ et Bel-Grâce. Ils étaient au départ une vingtaine jusqu’à se retrouver à peine six sur le podium de ce concours interscolaire, qui met en lumière l’art oratoire et la poésie à travers le slam.
Comme récompense, chaque lauréat a bénéficié d’un abonnement d’une année à la médiathèque de l’IFC, d'un T-shirt, des livres, d'un bloc-notes, des pin's du concours.
Dans la catégorie collège, le premier prix a été décerné à Joude Dimi du complexe-scolaire "La paillote" et le second prix à Daniel Mbessi Banzouzi de l’école AJD. Le prix du meilleur texte est revenu à Allegra Moundzeo de l'école AJD. « Ce n’est pas ma première fois de pratiquer le slam, mais c’est ma première fois de prendre part à ce concours. Je ne m’y attendais pas du tout et je suis très heureux d’être lauréat, tout comme mon frère King Luther dans les années passées », a confié Joude Dimi, 14 ans, élève en classe de 5e.
S’agissant de la catégorie lycée où les lauréats ne sont que des filles, le jury a attribué le premier prix à Emmanuelle Massamba et le deuxième à Jorath Ibengue, suivi de Kymia Okyemou de Dom-Helder-Camara, prix du meilleur texte. « Jamais de ma vie j’ai slamé. Par contre, je suis une passionnée de l’écriture. Lorsque ma copine Jorath, celle qui est deuxième, m’a sollicitée pour le concours, je me suis dit que j’allais essayer. Et aujourd’hui, je n’en reviens pas d’être la lauréate », a fait savoir Emmanuelle Massamba, 17 ans, élève en classe de terminale C.
Comme lors de chaque édition, cette année, dix mots avaient été proposés aux élèves, comme autant d’invitations au voyage, à la réflexion, au plaisir et à la poésie : décalé, divulgâcher, ébaubi, époustouflant, farcer, kaï, médusé, pince-moi, saperlipopette, tintamarre. Dans la plupart de leurs textes, les participants se sont penchés sur les droits de l’enfance et des femmes, les violences faites aux femmes, la discrimination, la passion de l’écriture et du slam, le tribalisme, le racisme, etc.
A en croire l’un des membres du jury, le slameur nigérien Oga, cela n’a pas été facile de départager les élèves car les candidats de cette édition avaient du potentiel et un bon niveau en slam. « Puisque leurs textes à tous étaient de qualité, ce qui nous a rendu la tâche facile, ce sont les failles enregistrées par certains candidats, notamment sur la scénographie, la diction, le respect du timing », a-t-il ajouté. Au terme de l’événement, le directeur délégué de l’IFC, Régis Ségala, a félicité tous les lauréats, encourageant l’ensemble des participants à se forger dans le slam, cet art qui à la fois conscientise, sensibilise et réunit tout le monde autour des faits divers de la société.