Changement climatique : les pays pauvres ont besoin d’aide pour s’adapter

Vendredi, Mars 25, 2022 - 12:27

Tous les pays doivent s’adapter au changement climatique. Un récent rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies a présenté les conséquences de l’échec à freiner l'augmentation de la température et de l'adaptation à une planète plus chaude. 

 

L'adaptation doit faire face aux risques liés au changement climatique et aux conditions météorologiques extrêmes, selon le rapport  du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies. Le rapport cite l’exemple de la protection de l'agriculture, de la gestion de l'impact de la montée des mers ainsi que des infrastructures plus résilientes. Les avantages de l'adaptation sont parfois difficiles à estimer car ils dépendent de facteurs spécifiques tels que le degré d'adaptation d'un pays à son climat actuel, poursuit le rapport. Néanmoins, des politiques bien conçues peuvent produire des rendements importants. Les économies à long terme provenant des investissements dans la résilience et les mécanismes d'adaptation, tels qu'une meilleure irrigation, des variétés de semences améliorées, des systèmes de santé renforcés et un meilleur accès au financement et aux télécommunications, peuvent être très importantes, explique le rapport.

Cela est particulièrement vrai pour l’Afrique subsaharienne qui subit un tiers des sécheresses mondiales et est particulièrement vulnérable à la hausse des températures et aux conditions météorologiques extrêmes en raison de sa dépendance à l'agriculture pluviale. Une seule sécheresse peut réduire d'un point de pourcentage le potentiel de croissance économique à moyen terme d'un pays africain. En Ethiopie, cependant, les rendements de certains agriculteurs ont augmenté de 40 % grâce au développement de variétés de blé résistantes à la rouille, une maladie fongique. Au Ghana, les producteurs de cacao ont rendu leurs cultures plus résistantes à la sécheresse en améliorant les semences et l'irrigation et en plantant des arbres pour protéger leurs cultures du soleil. Les avantages d'investir dans l'adaptation ne se limitent pas à l'Afrique subsaharienne. Les pays de toutes les régions du monde peuvent bénéficier de l'adaptation à une planète plus chaude. Cela ne signifie pas que l'adoption peut remplacer l'atténuation. « Sans une forte atténuation, il sera impossible de stabiliser la température mondiale, et l'adaptation deviendrait incroyablement coûteuse », relève le rapport.

Les coûts publics d'adaptation atteindront 0,25 % du Produit intérieur brut (PIB) mondial par an au cours des prochaines décennies, selon le Fonds mondial international. Les besoins annuels dépasseront 1 % du PIB dans cinquante économies à faible revenu et en développement pour les dix prochaines années. Le plus souvent, les pays qui ont le plus besoin de s'adapter manquent de moyens pour le faire. En outre, certains pays les plus exposés aux vagues de chaleur, aux sécheresses, aux tempêtes et à l'élévation du niveau de la mer sont souvent confrontés à d'autres besoins de développement urgents. Il est plus important d'investir dans une croissance résiliente, avec une adaptation pleinement intégrée aux autres objectifs de développement durable. La communauté internationale peut aider les pays pauvres et vulnérables à s'adapter en leur apportant un soutien financier et en développant leurs capacités institutionnelles. Ces pays subiront les effets les plus dévastateurs du changement climatique, même s'ils ne sont pas responsables de sa cause. Pour être avantageuse, l'aide à l'adaptation doit compléter l'aide existante, avec une conditionnalité rationalisée qui est à la mesure de la capacité institutionnelle du pays. L'adaptation au climat seule ne suffit pas. À moins que la température mondiale ne soit stabilisée par une forte atténuation, l'adaptation deviendra coûteuse. 

 

 
Noël Ndong
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