Cédéao : maintien des sanctions contre le Burkina Faso, la Guinée et le Mali

Lundi, Mars 28, 2022 - 11:49

La conférence des chefs d'État et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) s’est tenue le 25 mars, à Accra (Ghana), à l’occasion d'un sommet extraordinaire. Il a été décidé le maintien des sanctions contre les autorités de la transition au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, a indiqué l'organisation dans un communiqué officiel. La Guinée hausse le ton.

La Cédéao a annoncé l'interdiction de voyage et le gel des avoirs financiers des autorités maliennes de transition et celles guinéennes ainsi que le maintien de la suspension de la Guinée et du Burkina Faso de tous ses organes directeurs. Elle a indiqué que « les autorités de transition au Mali ont proposé un calendrier de vingt-quatre mois, soit deux ans, en plus des dix-huit mois déjà écoulés sans résultats concrets », déplorant la « non disponibilité du président de la transition afin d’honorer physiquement l'invitation qui lui a été faite pour prendre part au sommet dans le but de rechercher une solution à la situation actuelle ». Les chefs d’Etat de la Cédéao ont également invité les autorités maliennes de transition à respecter le calendrier de douze à seize mois recommandé pour la prolongation de la période de transition, maintenant leur sanctions du 9 janvier 2022, encourageant le dialogue en vue de trouver une solution et d'assurer une levée progressive des sanctions. La Cédéao a maintenu aussi la suspension du Burkina Faso  et de la Guinée de toutes ses instances jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel.

La Cédéao « reste très préoccupée par la durée de la période de transition (trente-six mois), jugée trop longue », indique le communiqué, exigeant, en outre, la libération de l’ancien président du Burkina Faso, Roch Kaboré, au plus tard le 31 mars, précisant qu’au-delà de ce délai, des sanctions individuelles seront imposées aux autorités de transition, poursuit le communiqué.

L’organisation régionale a appelé la communauté internationale à renforcer son soutien humanitaire au Burkina Faso. Concernant la Guinée, la Cédéao a déploré le manque de visibilité sur la transition et le non-respect du calendrier  de six mois pour la tenue des élections. « De plus, le calendrier de transition n'est toujours pas disponible, les priorités n'ont pas été fixées et peu de progrès ont été réalisés dans le processus », peut-on lire, demandant toutefois la finalisation d'un calendrier de transition acceptable d'ici à fin avril 2022 au plus tard. « Passé ce délai, des sanctions individuelles seraient infligées aux membres du gouvernement et du Conseil national de transition », a averti la Cédéao, qui a appelé « le gouvernement à promouvoir l'inclusivité et le dialogue avec les acteurs politiques et civils dans la gestion de la transition afin de réduire les tensions dans le pays et assurer une transition pacifique ».

Face aux menaces de la Cédéao, le gouvernement guinéen a haussé le ton. Son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo, a souligné « la déception » des Guinéens, indiquant qu’« on n’évolue pas vers la démocratie sous le diktat » et a invité  l’organisation à « ne pas considérer la Guinée comme un pays en guerre ou un pays en crise », car ce sont les crises qui ont abouti à la situation actuelle en Guinée. Pour Ousmane Gaoual Diallo, « cela n’engage que ceux qui ont parlé. La Guinée n’était pas représentée à cette réunion. Ceux qui ont donné ce calendrier-là en sont responsables. La Guinée continue d’évoluer au rythme de son peuple et en tenant compte des impératifs de sa situation ». Poursuivant : « Le seul effet que cela représente, c’est d’asphyxier la population. Est-ce la mission de la Cédéao de créer des conditions de précarité et de pauvreté pour les peuples de la sous-région ? Donc nous, nous continuons à travailler dans le sens et dans rythme dictés par le contexte de notre pays ».

Noël Ndong
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