Centrafrique: plus de six cents recommandations formulées au terme du dialogue national

Lundi, Mars 28, 2022 - 16:26

Le dialogue de réconciliation nationale censé mettre fin à la crise sécuritaire qui secoue la République centrafricaine depuis 2013 s’est achevé le 28 mars, à Bangui. Au total, six cents recommandations ont été proposées par les quatre cent cinquante participants qui, depuis le 21 mars, ont pris part aux travaux.

 Parmi les recommandations formulées par les participants et retenues dans le rapport final, figurent la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, la bonne gouvernance et le progrès socio-économique de la Centrafrique.

Les partisans du parti au pouvoir, le Mouvement des cœurs unis, avaient également proposé le changement de la Constitution. Cette proposition avait irrité certains participants, surtout la société civile qui avait menacé de quitter la salle si elle venait à être inscrite dans le rapport final.

Dans son discours de clôture, le président Faustin Archange Touadera a souligné que « le dialogue républicain a atteint ses objectifs », ajoutant que « les sceptiques et les fatalistes en tireront beaucoup de leçons » de la rencontre de Bangui.

Le président centrafricain a estimé que les travaux ont été caractérisés par « la franchise, la courtoisie et la tolérance » pour aboutir aux recommandations faites. « Vous avez percé l’abcès ; aucun sujet n’a été tabou. Vous n’avez rien occulté des heures sombres ou glorieuses de notre histoire commune », a-t-il relevé.

« Il est irresponsable de se calfeutrer derrière des arguments fallacieux pour refuser le dialogue, abandonner le peuple qu’on prétend servir, à la veille d’un grand rendez-vous de la paix, de la sécurité, de la réconciliation nationale et de la prospérité », a relevé le président Touadera.

« La porte du dialogue vous reste grandement ouverte », a-t-il réitéré à l’opposition centrafricaine. Il a, par ailleurs, appelé « toutes les forces vives de la nation à s’approprier les recommandations de ce dialogue républicain et à soutenir leur mise en œuvre holistique ».

« Le président a toujours dit qu'il ramènerait la paix dans ce pays avec le dialogue, toutes les recommandations sont essentielles », a affirmé Albert Yaloké Mokpeme, porte-parole de la présidence.

« Il faut qu'on applique ces conclusions pour que l'on puisse s'en sortir, et ce dialogue est une demi victoire, même si nous aurions souhaité que les groupes armés soient là parce qu'ils sont à l'origine de nos problèmes », a regretté Bruno Gbiebga, avocat et militant des droits de l'homme, membre de la société civile.

Rappelons que les groupes politico-armés ainsi que les principaux partis de l’opposition n’ont pas été au rendez-vous du dialogue républicain. L’opposant centrafricain et, par ailleurs, candidat à la dernière présidentielle, Crépin Mboli-Goumba, a estimé que la rencontre d’une semaine s’est achevée sans avancées concrètes.

Yvette Reine Nzaba
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