Vie des institutions : le Conseil économique implique les femmes aux actions sur les changements climatiques

Mardi, Mars 29, 2022 - 17:41

La présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Émilienne Raoul, a organisé le 29 mars à Brazzaville une conférence-débat avec les délégués des organisations de la société civile sur la perceptions et les actions des femmes face aux changements climatiques afin de les impliquer  dans la réalisation d’un développement durable.

Les exposés ont porté sur le niveau de connaissances des femmes sur les changements climatiques et sur les actions menées par les différentes organisations dont la société civile.

Les orateurs ont expliqué que les Congolaises sont conscientes des changements climatiques dans leur pays, au travers des mutations comme la déforestation, les inondations corrélées au dérèglement des saisons, la baisse de la pluviosité, l’arrêt précoce des pluies et le raccourcissement de la durée de la saison pluvieuse.  

Par ailleurs, 65% des Congolais se déclarent mal informés et les revenus des ruraux sont directement tirés des milieux écologiques bouleversés. Certains Congolais sont entrés en résilience avec l’aide d’associations de terrain : reboisement, nettoyage de rues, récupération d’eau de pluie, formation à de nouvelles techniques agricoles. « Les femmes jouent un rôle crucial dans l'adaptation aux changements climatiques et l'atténuation de ses effets. Elles sont, en effet, responsables de la gestion des ressources naturelles dans une grande partie du monde et les premières conscientes de la dégradation de l’environnement.  Elles sont donc plus à même d’en saisir l’urgence et de proposer des solutions pratiques et pérennes pour s’adapter aux conditions environnementales changeantes », a soutenu Paulette Ebina-Taraganzo, directrice de la Valorisation des ressources forestières.

Pour l’heure, ce potentiel féminin reste largement inexploité. Droits fonciers restreints, manque d'accès au financement, à la formation et à la technologie, sous-représentativité dans les organes de décision… Autant d’obstacles qui empêchent les femmes de jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le changement climatique et la transition vers une économie durable. Il est souhaitable de renforcer le rôle joué par les femmes en matière de maintien de la biodiversité locale et de cultures adaptées

Actuellement, les attentes des Congolais portent sur une prise de parole régulière des autorités et des moyens conséquents mis en œuvre. Un engagement national organisé par l’Etat, à la hauteur de la perception qu’il a de la menace climatique.

Les Congolais sont prêts à s’engager dans des actions de terrain, contre rémunération de la part des pouvoirs publics. Ainsi donc, ils espèrent que la transition climatique pourrait être une filière de nouveaux emplois et une source de revenus. D’emblée, l’enjeu est désormais de s’adapter aux changements climatiques, de communiquer le message de résilience, d’en faire preuve par des actions de terrain efficaces comme : le reboisement, le remblaiement, le renforcement des côtes, l'assainissement des quartiers, le recyclage, les formations à de nouvelles façons de cultiver, les comités de vigilance, les sanctions sévères contre les pollueurs.

Les exposants ont soutenu que la détermination et la vitalité des femmes constituent de véritables vecteurs de changement qu’il ne faut en aucun cas sous-estimer. Les conséquences de la variabilité climatique affectent plus les conditions socio-économiques des producteurs agricoles qui sont à majorité des femmes dans le Bassin du Congo. Ils ont argumenté que les investigations sur les pratiques locales aux effets des changements climatiques ont permis de s’apercevoir que les actions d’adaptation sont très variées.

Selon ces exposants, Il est envisageable de concilier les pratiques endogènes avec les connaissances scientifiques en vue d’asseoir une véritable stratégie d’adaptation capable de réduire l’emprise du climat sur les moyens d’existence de la population. Il faut de même renforcer l’intégration, assurer le respect, la promotion et la prise en compte de l'égalité des sexes ainsi que l'autonomisation des femmes dans les politiques, programmes et projets sur le terrain.

Pour encourager les femmes à plus d’actions, la présidente du CESE, Émilienne Raoul, a rappelé : « La déclaration de Rio en 1992 sur l’environnement et le développement en son principe 20 précise que les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l’environnement et le développement. Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d’un développement durable ».

Fortuné Ibara
Légendes et crédits photo : 
La présidente du CESE, Émilienne Raoul, entourée des délégués d'autres organisations/Adiac
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