Le gouvernement Sama Lukonde compte désormais un membre de moins dans son effectif, en la personne du ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba Yuma, destitué le 30 mars par l’Assemblée nationale jouant son rôle d’organe suprême de contrôle de l’action de l’exécutif national.
La plénière consacrée à l’examen de la motion de défiance contre Jean-Marie Kalumba Yuma, initiée par une soixante de députés, a viré à sa déchéance car de graves soupons de mal gouvernance pesaient sur lui. Parmi les griefs portés à sa charge, l’on note la flambée actuelle des prix des biens de première nécessité ayant réduit les Congolais à leur plus simple expression avec un pouvoir d’achat liquéfié et en constante amenuisement. A cela s’ajoute le sulfureux dossier relatif à l'exportation des tonnes de chinchards provenant de la Namibie. Là-dessus, les Congolais continuent d’attendre désespérément lesdits produits qui, à en croire le ministre, devraient impacter positivement sur les prix des vivres frais à Kinshasa et ailleurs sur le territoire national. Une attente longue qui fait croire à une arnaque étant entendu que sur le marché, les lignes n’ont jamais bougé d’un iota.
L’histoire retiendra que c’est pour la première fois, en cette troisième République finissant, qu’un ministre en fonction soit destitué de cette manière, sans aucun mot d’ordre ni achat de conscience des députés. Ces derniers ont voté en toute responsabilité, loin des clivages politiques. « Cela prouve que dans l'Union sacrée, il y a la démocratie. Nous ne sommes plus à la période où il y avait des mots d'ordre, où il y avait des autorités morales qui donnaient des mots d'ordre aux députés. Nous sommes une chambre indépendante. Cela prouve que le respect de séparation de pouvoir est effectif dans notre pays », a indiqué le député Crispin Mbindule, l’auteur de la motion ayant conduit à la défénestration du ministre de l’Economie.
D’aucuns ne s’expliquent pas qu’un membre de l’Alliances des forces démocratiques du Congo et alliés, de surcroît membre de l’Union sacrée de la nation (USN), majoritaire au Parlement, puisse être destitué de cette façon, sans l’implication des instances dirigeantes de la plate-forme. « Être dans la majorité ne signifie pas qu'on est au-dessus de la loi, qu’on peut faire n'importe quoi. Chacun doit maîtriser son secteur. Au cas contraire, la sanction ne tardera pas », entend-on dire à l’hémicycle où ce dernier développement tient d’une interpellation à l’endroit des membres restants du gouvernement affiliés à l’USN. Ces derniers sont appelés à être performants en étant en phase avec les aspirations au bien-être de la population congolaise.
Précisons qu’au terme du vote de la motion de défiance, deux cent soixante-dix-sept députés nationaux ont voté pour, soixante-dix-neuf ont voté contre et douze se sont abstenus. Ce vote a été organisé au cours de la séance plénière dirigée par le président de la chambre basse du Parlement, Christophe Mboso N'kodia.