Ayant adopté un profil bas depuis plusieurs jours, Jean-Marc Kabund, jusque-là premier vice-président de l’Assemblée nationale, est enfin sorti de son mutisme pour annoncer sa démission de son poste au bureau de l’institution parlementaire.
C’est sur son compte twitter que Jean Marc Kabund, cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a cru bon d’informer l’opinion de sa décision prise ce 31 mars. La lettre y afférente, a-t-il laissé entendre, avait été déposée au bureau du président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso N'kodia.
« Par la présente et pour des raisons de conviction politique, je vous fais part de ma décision de démissionner du poste de premier vice-président de l'Assemblée nationale. Il va de soi que, pour le reste du temps de la législature en cours, je vais me consacrer à mon mandat de député national. Veuillez recevoir la présente décision et agréer, honorable président, distingué collègue, l'expression de mes sentiments très patriotiques ». Tel est le contenu de la lettre que le concerné a adressé au président de la chambre basse sans toutefois préciser les raisons de sa démission.
Qu’à cela ne tienne. Ceci n’est que la suite logique d’un processus de démission entamé le 14 janvier dernier lorsque, par un post sur twitter, il avait annoncé sa démission sans que cela ne soit sanctionné par une lettre officielle. « En ce jour je prends la décision de démissionner de mes fonctions de premier vice-président de l’Assemblée nationale. Ainsi s’ouvre une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures », écrivait Jean Marc Kabund, quelques heures après l’accrochage entre sa garde rapprochée à un élément de la Garde républicaine sur l’avenue Poids lourd, à Kinshasa.
Ce jour-là, on s’en souvient, les éléments de police commis à la sécurité du président intérimaire de l’UDPS avaient désarmé un militaire de la Garde républicaine accusé d’obstruer le passage de leur cortège. En représailles, les militaires de la Garde républicaine avaient organisé, dans la nuit, une expédition punitive dans la résidence de Jean Marc Kabund située dans la commune de Limete. Ces incidents ont terni l’image de ce cadre de l’UDPS jetant un sérieux discrédit sur la chambre basse du Parlement. Désavoué par sa propre famille politique, Jean Marc Kabund n’avait donc plus d’alternative, si ce n’est de rendre le tablier et redescendre dans l’arène politique comme un simple député national.