Le député Ngoyi Kasanji a déposé vendredi au bureau de l’Assemblée nationale une question orale avec débat, adressée au ministre des Sports et Loisirs, Serge Khonde.
Depuis la déchéance du ministre chargé de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba, par les députés nationaux à la suite d’une motion de défiance, le reste des membres du gouvernement est sur le qui-vive. Décidément, tout se passe comme si les élus du peuple sont déterminés à assainir l’exécutif national en le débarrassant des ministres incompétents, improductifs et inefficaces. L’heure du bilan a sonné. Il s’avère que nombre de ministres n’ont pas été à la hauteur des espérances et risquent de terminer leur mandat sans laisser de traces parce que ne maîtrisant pas les rouages des secteurs qui sont les leurs.
Des noms sont cités comme potentiels partants dont le ministre des Sports, Serge Khonde, actuellement sous le coup d’une question orale avec débat initiée par le député national, Alphonse Ngoy Kasanji. Ce dernier, ancien dirigeant sportif et traînant plusieurs années d’expérience dans le domaine footballistique, veut des explications claires sur la gestion des compétitions sportives nationales. Dans sa lettre du 1er avril adressée au ministre des Sports avec copie au Premier ministre, Alphonse Ngoy Kasanji s’interroge sur le sens de la participation de la République démocratique du Congo aux compétitions sportives internationales.
Pour l’ancien président de Sanga Balende, la négligence ainsi qu’une absence de management aussi bien au niveau du ministère des Sports que des différentes fédérations sportives nationales seraient à la base du désordre déploré dans ce secteur avec, à la clé, une irrégularité criante dans le déroulement des compétitions sportives nationales. « La conséquence directe de ce désordre entretenu et maintes fois décrié par l'opinion sportive congolaise est la culture de la défaite devenue systématique pour toutes les sélections qui représentent notre pays aux différentes compétitions internationales », écrit-il dans sa correspondance. Il en veut pour preuve l’arrêt brusque de la Ligue nationale de football malgré la subvention du transport des équipes par le Trésor public, mais aussi et surtout, la défaite humiliante des Léopards football au match qualificatif pour la participation à la Coupe du monde Qatar 2022.
Négligence dans la préparation des sélections nationales, légèreté et clientélisme, mauvais choix des entraîneurs, des joueurs et autres athlètes, absence d'une vision sportive, etc., sont, de l’avis de Ngoy Kansaji, autant des maux qui rongent la gestion du sport national. A cela s’ajoutent l'état piteux des infrastructures sportives, l'opacité des contrats signés par le gouvernement avec les entraîneurs, l'existence des conflits et désordres permanents dans les fédérations sportives nationales …
Eu égard à la situation ainsi décrite, Ngoy Kasanji pose quatre questions au ministre des Sports. Premièrement : comment expliquer ce désordre devenu systémique dans les fédérations sportives ? Deuxièmement: à quand une représentation du pays par des sélections dignes de sa grandeur ? Troisièmement : comment vous conciliez l'impératif de réaliser des bons résultats avec le choix des entraîneurs résidant à l'étranger ? Quartrièmement: comment expliquez-vous votre absence remarquable au Maroc lors du match qui a opposé les Léopards football à l'équipe nationale de ce pays ?
A tout prendre, cette question orale avec débat adressée au ministre des Sports, conformément aux dispositions du règlement d’ordre intérieur de l’Assemblée nationale, particulièrement en ses articles 169 à 178, risque de faire tâche d’huile en ce sens qu’elle peut entraîner sa déchéance, lui dont la gestion du secteur des sports paraît, à maints égards, chaotique.