Nord-Kivu : le commandement du secteur opérationnel relevé

Lundi, Avril 4, 2022 - 13:45

La double attaque perpétrée par les rebelles du M23, la nuit du 27 au 28 mars, dans les localités de Runyonyi et Chanzu, au Nord-Kivu, a été au menu de la quarante-septième réunion du conseil des ministres, présidée en présentiel à la cité de l’Union africaine par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi. 

La rencontre a été une occasion de plus de faire l’état des lieux de la situation opérationnelle militaire et sécuritaire du pays à la lumière de la dernière incursion du M23 sur le territoire national. Dix-sept vaillants militaires des Forces armées de la république démocratique du Congo (Fardc) blessés, trois autres tombés sur le champ d’honneur, tel est le triste bilan de l'attaque du M23 pour laquelle le gouvernement s’est fait le devoir de saluer la mémoire des victimes, tout en présentant à leurs familles respectives ses condoléances.         

Intervenant en liminaire sur ce dossier, le ministre de la Défense nationale et Anciens combattants a indiqué que les efforts consentis par le gouvernement sur le volet sécuritaire, dans la partie est du pays, visent, d’une part, à mettre fin à l’activisme résiduel des forces négatives (ADF/MTM, M23, FDLR) et aux groupes armés et, d’autre part, à renforcer la sécurité́ dans ce coin du pays.

Requinquées par cette vision axée sur la défense du territoire national, les Fardc ont redoublé d’ardeur ces derniers temps sur le terrain des opérations. En témoigne la contre-offensive lancée contre les assaillants du M23 qu’elles ont réussi à déloger de Rwanguba et du pont qu’ils occupaient à Tchengerero, au point de les repousser jusque dans leurs retranchements. A en croire  le ministre de la Défense, les opérations se poursuivraient encore à ce jour sur la montagne Bukala vers Runyoni.

Une défaillance coupable

Au-delà des performances enregistrées par les Fardc au front, il a été constaté une certaine défaillance dans la gestion de cette offensive du M23 contre les positions de l'armée régulière au niveau du commandement du secteur opérationnel Nord-Kivu, a indiqué le ministre de la Défense. Une défaillance coupable qui n’a pas été digérée par la haute hiérarchie militaire qui a finalement décidé, après recoupements, de relever ce commandement dont l’efficacité dans la conduite des opérations aura été mise à rude épreuve. 

Le gouvernement a, par ailleurs, exprimé toute sa compassion à l’endroit des huit casques bleus décédés à la suite de la disparition de l’hélicoptère de la Monusco, le 29 mars dernier, au sud-est de Rutshuru (Nord-Kivu) après l’attaque du M23. Une chose est sûre, c’est que dorénavant, toutes les unités déployées dans le secteur opérationnel de l’Ituri, de Sokola I (grand nord) et Sokola II (Nord-Kivu) restent en alerte et déterminées à en finir avec les auteurs de l’insécurité́ dans cette partie du pays. Auparavant, le vice-ministre de l’Intérieur, Sécurité́, Décentralisation et Affaires coutumières a informé́ le Conseil de sa participation, avec le ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, à la huitième session ordinaire de la commission spéciale défense et sécurité́ entre la RDC et la République du Congo, qui s’est tenue du 28 au 30 mars.

Ces travaux au cours desquels plusieurs secteurs de la sécurité́ ont été́ passés en revue « se sont clôturés par l’adoption de quelques recommandations et la signature d’un accord par les ministres de la Défense des deux pays en matière de coopération militaire », renseigne le compte-rendu du conseil fait par le ministre de la Communication et Médias,  porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

Alain Diasso
Légendes et crédits photo : 
Les Fardc sur le front opérationnel du Nord-Kivu
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