Covid-19: une protection meilleure après un vaccin et une infection

Lundi, Avril 4, 2022 - 16:00

Les personnes les mieux protégées sont celles qui ont à la fois été vaccinées et infectées, montrent deux études publiées vendredi dernier.

Les deux travaux, publiés dans le Lancet Infectious Diseases, apportent des éléments de réponse à une question vivement débattue scientifiquement : est-on mieux protégé contre la maladie après avoir été infecté ou après avoir été vacciné ? La réponse n'est pas forcément binaire, mais ces études soulignent qu'un ancien malade du covid a tout intérêt à se faire vacciner pour renforcer l'immunité déjà acquise par son infection passée.

Le premier de ces travaux se base sur les données de santé de plus de 200 000 Brésiliens, dont le pays a été l'un des plus frappés au monde par la pandémie de covid. Sur cet échantillon, une partie des individus a été infectée sans être vaccinée. Chez ceux qui ont survécu à la maladie, une partie a reçu un vaccin - Pfizer/BioNTech, AstraZeneca, Sinovac ou Johnson & Johnson/Janssen - et l'autre non. Or, "ces quatre vaccins s'avèrent donner une protection supplémentaire et conséquente aux personnes déjà infectées par le covid-19 auparavant", remarque l'un des auteurs, Julio Croda.

Cette protection est plus ou moins importante : les risques d'hospitalisation ou de décès sont réduits de 90% avec Pfizer/BioNTech et AstraZeneca, d'environ 80% avec Sinovac, mais d'un peu plus de moitié seulement avec Johnson & Johnson. 

La seconde étude, réalisée à partir de données suédoises, va dans le même sens. Elle montre que les anciens malades du covid gardent une immunité élevée jusqu'à une vingtaine de mois. Mais elle indique aussi que ces personnes voient le risque de réinfection baisser encore plus - de deux tiers, environ - si elles ont été vaccinées après leur première infection.

Ces deux études ont toutefois une faiblesse : elles couvrent une période qui précède l'émergence du variant Omicron, nettement plus contagieux et résistant aux vaccins que ses prédécesseurs. Toutefois, elles laissent penser que l'immunité hybride, acquise en étant à la fois exposé à une infection et à la vaccination pourrait donner une protection durable, y compris contre de nouveaux variants, estime le chercheur indien Pramod Kumar, qui n'a pas participé à ces études.

Shanghai durcit son confinement. La quasi-totalité des 25 millions d'habitants de Shanghai a été confinée samedi, au moment où la Chine affronte sa pire flambée épidémique depuis deux ans liée au variant Omicron, qui a commencé à s'accélérer début mars. La capitale économique en est devenue l'épicentre en Chine. Pour éviter un confinement total préjudiciable à l'économie, la mairie avait d'abord mis alternativement sous cloche les deux moitiés de la ville pour y réaliser un dépistage général. Samedi, la mairie a finalement annoncé un maintien plus ou moins strict des mesures dans la quasi-totalité de la partie de Shanghai où se trouvent notamment les emblématiques gratte-ciels du quartier d'affaires. Face au rebond épidémique, plusieurs halls d'exposition de la métropole ont été transformés en centres de quarantaine. Plusieurs dizaines de millions de Chinois sont, par ailleurs, confinés dans le nord-est du pays, berceau de l'industrie automobile.

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi la levée le 23 mai de restrictions à l'immigration mises en place au début de la pandémie. Le dispositif dit "Title 42" permet depuis deux ans l'expulsion immédiate des migrants arrêtés à la frontière. La décision a été prise par les autorités sanitaires après avoir considéré les conditions actuelles de santé publique et la plus grande disponibilité des outils de lutte contre le virus. Elle a immédiatement été critiquée par les élus républicains, qui accusent l'administration du président Joe Biden d'avoir créé une catastrophe humanitaire à la frontière. Le ministre Mayorkas a reconnu que la mesure risquait d'encourager les passages clandestins et a mis en place "une stratégie pour gérer" la hausse attendue.

Nombre record de malades au Royaume-Uni. Le nombre de personnes infectées par le covid-19 au Royaume-Uni a atteint un nouveau record, selon des estimations publiées vendredi, avec 4,9 millions de personnes atteintes par le virus la semaine précédente. La compagnie britannique EasyJet a annulé plus de 200 vols depuis ce week-end, tandis que 60 de plus étaient annulés pour la journée de lundi, en grande partie à cause d'employés malades du covid-19, et les perturbations devraient se prolonger cette semaine. L'Organisation mondiale de la santé avait critiqué fin mars plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni, pour avoir levé trop "brutalement" leurs mesures anti-covid avec pour conséquence une nette remontée des cas.

 

 

 

D'après AFP
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