Écrivain-poète, Z-Urich de Dieu se confirme en poésie avec la publication d' "Echo des sueurs fragiles", son troisième recueil dont il nous fait le privilège d’en révéler le message de fond à travers cet entretien.
Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : « Écho des sueurs fragiles », pourquoi ce titre ?
Z-Urich de Dieu (Z-U.D.) : Lorsqu'il s'agit d'évoquer le substantif écho, cela nous emmène vers la répétition d'un son réfléchi par un obstacle synonyme d'un cri de cœur d'une jeunesse souffrante privée de lumière, qui doit tout encaisser pour survivre. Cet écho devient le son triomphal d'un monde qui se manifeste par le schisme entre classes, peuples et races. Cet écho devient le lieu où se produit le phénomène selon lequel la haine danse plus que l'amour. A cet effet, cet écho est créatif des sueurs fragiles prises ici comme un adjectif postposé qui vient renforcer l'espoir qui habite la jeunesse africaine. Pour le dire vite, ce livre est un chant d'espoir pour la jeunesse. C’est aussi une invite aux âmes lumineuses qui dessinent au fond de leur cœur une nouvelle maquette existentielle où la couleur de l'amitié crevée par la haine retrouvera son humanisme, la fraternité cramée par le schisme générationnel revêtira le vivre ensemble.
L.D.B.C.: De quoi est-il question dans votre ouvrage?
Z-U.D.: Comme toute œuvre littéraire vise de répondre à un problème qui mine la société, la mienne traite d'une panoplie des thèmes qui apportent quelques pistes de solutions au monde en général et à l' Afrique en particulier. « Echos des sueurs fragiles », un titre qui n’est pas loin d’être le cri de cœur d’une jeunesse dont fait partie le poète Z-Ulrich, qui se réveille tous les matins avec les mêmes questions : « A quelle vision se vouer ? / A quelle promesse s’attacher ? / A quel tortionnaire y croire ? » (p.15). Des questions, malheureusement, qui demeurent en suspens dans un environnement où « le tribalisme ravage avec/ les rivages de la partie/ le succès collabore avec l’échec » (p.22) sans que personne n’en trouve à redire. Qui, diantre, le ferait lorsque le mensonge a semé les ténèbres dans les cœurs d’une jeunesse désormais livrée à elle-même ?
L.D.B.C. : Votre poésie est engagée ou vise-t-elle l’esthétique ?
Z-U.D. : Cette poésie qui martèle sur l'actualité, c'est à dire les maux qui minent le tombeau terrestre, est avant tout engagée par différentes thématiques que le poète aborde visant après tout l'esthétique dans son architecture. La plupart des poèmes qui constituent « Échos des sueurs fragiles » ne se laissent pas lire comme de simples poèmes visant le divertissement mais comme des couplets, des morceaux de chansons entêtantes qui hantent le lecteur au moment du pacte de lecture pour vouloir dire au monde leurs gémissements de douleur. Cette douleur séculaire qui frustre les entrailles de l'existence humaine. Les poèmes sont marqués par des violences essentielles. Et face à cette urgence sociale, « Échos des sueurs fragiles » nous invite à une urgence esthétique de lecture et de réaction.