L’Assemblée nationale a approuvé, le 7 avril, la loi autorisant la ratification de l’accord de prêt entre la République du Congo et la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) pour le financement partiel du projet d’aménagement du corridor multimodal Brazzaville-Bangui-N'Djamena, phase1 : section Ouesso-Bangui.
Au regard de l’ampleur du corridor Brazzaville-Bangui-N'Djamena, long de plus de 1 310 km, le projet a été subdivisé en trois phases dont la première concerne le tronçon Ouesso-Bangui. D’un montant de 99 670 000 000 FCFA, le prêt concerne le bitumage de la route de la section Ouesso-Pokola, longue de 50 km, et de la section Gouga (frontière du Congo) -Mbaïki et la construction d’un pont sur la Sangha, long de 616m. Il s’agira aussi de la réalisation de l’ensemble des ouvrages de franchissement au Congo sur le prolongement de la route Pokola-Bétou-frontière République centrafricaine (RCA).
L’objectif principal du projet qui reliera directement les capitales du Congo (Brazzaville), de la RCA (Bangui) et du Tchad (N'Djamena) est de renforcer l’intégration sous-régionale en facilitant la libre circulation des personnes, des biens et des services. Le projet qui offre, en effet, une alternative à l’océan Atlantique au Tchad et à la RCA contribuera à l’accroissement des échanges commerciaux entre ces pays et le Congo. Visant à renforcer l’intégration sous-régionale, le projet s’inscrit dans le cadre du Programme économique régional adopté par les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) en 2009. L’objectif visé est la mutualisation profonde des économies de ces pays pour accroître leurs valeurs ajoutées et contribuer à la réduction du chômage et de la pauvreté.
D’après l’accord avec la BDEAC, le Congo paiera une commission d’intervention de 0,5% sur le montant du prêt à la signature. La contrepartie du gouvernement congolais s’élève à 35 050 000 000 FCFA. Cette somme servira pour le financement des travaux routiers ; les aménagements connexes ; les libérations des emprises ; les imprévus physiques et aléas financiers. Le prêt va générer au total des intérêts de remboursement de 49 036 663 462 FCFA pour un total des échéances de 148 706 663 462 FCFA, le 31 décembre 2031. La durée étant de dix ans dont trois de différé.
Un accord jugé contraignant par les députés car le bailleur exige, entre autres, la transcription de la dette dans le registre de la Caisse congolaise d’amortissement. Les élus du peuple se sont aussi préoccupés du paiement de la contrepartie gouvernementale qui pose souvent problème dans la réalisation des projets cofinancés.
Défendant le projet de loi devant la représentation nationale, le ministre délégué au Budget, Ludovic Ngatsé, a rappelé que le corridor 13 fait partie des onze projets intégrateurs prioritaires de l’Afrique centrale. Il a rassuré l’Assemblée nationale que le Congo a réalisé beaucoup de projets dans des conditions difficiles sur fonds propres et ne va pas déroger à la règle. Pour lui, parmi les ouvrages de franchissement à construire, il y a le pont sur la Libenga et la Motaba, dans la Likouala.
« Ce prêt à lui seul ne va pas plomber les finances publiques d’autant plus que nous continuons à rembourser nos prêts. Quand vous regardez le budget de l’Etat, la dette extérieure a été remboursée à plus de 400 milliards FCFA et la dette intérieure à plus de 200 milliards FCFA. La tendance de la dette congolaise est à la baisse par rapport à ce qu’elle était il y a quelques années. Il s’agit d’un projet stratégique qui est conduit sous la haute main du président de la République », a-t-il déclaré.