La Cour suprême a procédé le 8 avril, au cours d’une audience solennelle au Palais de justice de Brazzaville, à la réception des déclarations de patrimoine de quelques assujettis évoluant au cabinet du chef de l’Etat.
Sur la liste, on retrouve le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, Florent Ntsiba; le secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Baptiste Ondaye; le chef d’état-major particulier du président de la République, Léonard Noël Essongo. Il y a aussi le haut-commissaire à la Réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas; le haut-commissaire à l’Instruction civique et à l’Education morale, Luc Daniel Adamo Mateta; ainsi que le commissaire général du Comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo, Marius Mouambenga. Dépendant de la Primature, le haut-commissaire à l’Organisation des états généraux de l’éducation nationale, de la formation et de l’alphabétisation, Hellot Matson Mampouya, a lui aussi déclaré son patrimoine.
Un geste salué par le directeur de cabinet du président de la République qui pense que cela s’inscrit dans le cadre de la moralisation de la vie politique nationale. « J’éprouve un sentiment de satisfaction, je ne l’avais jamais fait, c’est pour la première fois que je me présente devant la Cour suprême d’une manière solennelle. Je me suis efforcé d’être sincère, je ne pense pas avoir fait des grands oublis. On dit toujours que la loi vient après des mauvais comportements. Si cette pratique peut aider les dirigeants actuels ou à venir à une certaine éthique, je crois que c’est une bonne chose », a indiqué Florent Ntsiba, précisant qu’avoir des biens n’est pas un pêché mais il faut s’en procurer honnêtement.
S’engageant à conserver les différentes déclarations tout en préservant la confidentialité, le premier président de la Cour suprême, Henri Bouka, a rappelé qu’à la cessation de leurs fonctions, les déclarants feront une autre déposition. « Les deux déclarations seront ensuite ouvertes et confrontées, le but étant de voir comment s’est comporté votre patrimoine durant le temps au cours duquel vous avez exercé la fonction qui vous a placé dans l’obligation d’en faire une déclaration publique », a-t-il souligné, indiquant que déclarer son patrimoine n’est pas une fin en soi.
Selon lui, l’obligation de déclaration de patrimoine est une forme subtile d’incitation à un profond changement de mœurs dans la relation à vivre et à entretenir entre la fonction exercée et l’intérêt général de la communauté nationale. « Faire sa déclaration de patrimoine doit donc être perçu comme l’engagement public et solennel pour chacune des personnes qui y sont assujetties de s’interdire, à l’occasion de l’exercice de sa haute fonction publique, tout fait, tout comportement qui, au plan éthique et moral, serait de nature à nuire, de quelque manière que ce soit, à la République. En effet, une Nation jeune comme la nôtre ne peut trouver son salut qu’en s’imposant une rigueur morale et éthique, expression du reniement de toutes formes de dérives… », a déclaré Henri Bouka.
Le premier président de la Cour suprême a, enfin, souligné la nécessité de faire preuve de probité dans le travail ou travailler avec acharnement et abnégation, soulignant qu'il s'agit d'un devoir transversal.