Acte solennel, la remise du titre de propriété à la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Catherine Kathungu Furaha, du bien acquis par la République suite à son achat auprès de la veuve Marie-Rose Luzolo, alias Amazone, a été l’un des événements majeurs ayant marqué la journée du 7 avril à Kinshasa.
Amazone a remis en main propre à la ministre Catherine Kathungu Furaha le document de la villa du quartier Ma campagne où avait vécu le chef du village Molokaï jusqu’à sa mort. Faisant partie désormais du patrimoine de la République démocratique du Congo, la demeure privée du pape de la sape, artiste international de surcroît, n’appartient plus à sa famille. Ainsi, il est à présent du devoir de l’Etat d’y veiller. Cette villa sera préservée, restaurée, sauvegardée et montrée au public de façon régulière, on l’espère, de sorte à sauvegarder la mémoire de l’illustre personnage qui, se rappelle-t-on, avait été pleuré à l’échelle mondiale. Ce n’est donc que justice d’avoir fait en sorte que dorénavant Kinshasa compte un lieu touristique dans ce quartier considéré encore parmi les plus huppés de la ville.
Titre de propriété et clefs en mains, la ministre Catherine Kathungu a souligné que l’acquisition ainsi faite par l’Etat marque l’heureux aboutissement des négociations entreprises avec la famille du regretté chanteur et acteur, Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit Papa Wemba. L’Etat congolais a donc réussi son pari d’immortaliser sa mémoire. Il lui reste à mettre à exécution le projet artistique qui lui est attaché, à savoir que l’ensemble du site sera composé de l’habitation devenue musée et d’un studio d’enregistrement construit en hommage à l’icône de la rumba congolaise, fierté de cette musique dont il a défendu les valeurs et les couleurs à travers le monde.
Implication personnelle du chef de l’Etat
La ministre s’est réjouie du contexte de cet événement qui survient alors que la rumba congolaise est entrée dans une nouvelle ère depuis son inscription au patrimoine immatériel de l’Unesco, reconnue au-delà de son caractère festif comme un élément fédérateur de notre société. Et qui plus est, elle a félicité le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour cette initiative et son implication personnelle à sa concrétisation.
En effet, il convient de rappeler que le président de la République avait, lors du Conseil des ministres tenu le 12 juin 2020, instruit le ministère de la Culture d’examiner la possibilité de rachat de la villa mise en vente par la famille du défunt Papa Wemba. Les bénéfices sur les plans économique et touristique du projet en valaient la peine. Le mythe de Papa Wemba étant entretenu en partie à travers la sape, le musée donnera l’occasion à ceux qui ne l’ont pas connu de se représenter le fameux personnage qu’il était à la vue de ses effets personnels, habits et accessoires de mode de marque. Ce, à côté de ses œuvres musicales et autres récompenses, trophées et toutes sortes de prix glanés de par le monde, notamment son disque d’or, l’album "Emotion" vendu à plus de 500 000 exemplaires aux États-Unis en 1995. Sans oublier le portail d’entrée personnalisé qui reprend le logo "M’Zee Fula Ngenge" créé par le dessinateur Thembo Kash. Cette silhouette qui renvoie directement à la personne de Papa Wemba est également immortalisée sur la pochette de l’album "Mwalimu".