Lutte contre l’idéologie du génocide : les Etats invités à éradiquer la culture de l’impunité des auteurs

Lundi, Avril 11, 2022 - 12:46

L’humanité a commémoré, le 7 avril dernier, la Journée internationale du génocide rwandais, dans le but d’interpeller la communauté internationale à réfléchir sur la nécessité de combattre le négationnisme et l’idéologie du génocide. 

En marge des activités liées à la journée commémorative qui a marqué le vingt-huitième anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, l’ambassade du Rwanda au Congo a organisé un focus au mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza sur la question. Cette commémoration a connu la participation active du personnel de l’ambassade du Rwanda, des membres du gouvernement et des représentants de la communauté rwandaise.

Pour le diplomate rwandais, Musindashyaka, cette journée a été une occasion de rappeler aux Etats et à la communauté internationale la nécessité de mettre sur pied une politique judiciaire plus forte, capable de lutter contre toute culture d’impunité des fugitifs du génocide. Une culture qui gangrène actuellement l’humanité à l’instar du Rwanda qui a été victime. Car, ces auteurs vivent toujours paisiblement dans différents pays du monde, alors qu’ils devraient être poursuivis pour les crimes qu’ils ont commis devant les juridictions compétentes.

« Cette journée nous donne l’opportunité de remercier les pays qui ont enquêté et poursuivi les génocidaires et d’implorer les pays qui ne l’ont pas encore fait, à enquêter, poursuivre et extrader les fugitifs qui résident sur leur territoire », a indiqué l’ambassadeur rwandais. Il a exhorté les pays frères à soutenir le sien dans sa démarche d’inscrire ses quatre sites mémoriaux, notamment Gisozi, Nyamata, Bisesero et Murambi au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. D’autant plus que l’histoire du Rwanda devrait être une leçon pour toute l’humanité que le génocide ne devrait plus jamais avoir lieu ni dans ce pays ni ailleurs. C’est pourquoi, il est temps que les Etats intègrent dans leurs programmes scolaires les leçons sur le génocide contre les Tutsi en 1994[BO1] .

Combattre la haine et les actes de violence  

Intervenant en lieu et place du secrétaire général de l’ONU, le coordonnateur résident des agences du système des Nations unies au Congo a précisé que la célébration de cette journée est aussi l’occasion d’exprimer la solidarité envers les survivants, de souligner le rôle indispensable de la sensibilisation et de l’éducation pour la prévention du génocide. Car le génocide, comme d’autres souvenirs dans le monde au XXe siècles, a laissé des traces indélébiles dans la mémoire de l’humanité, rappelant toujours que le pire n’est pas loin de se produire. C’est pourquoi, à l'occasion de cette journée, le secrétaire général de l’ONU a délivré un message exhortant les responsables politiques à combattre les discours de haine.

« Ensemble, nous rendons un hommage aux millions des personnes qui ont été assassinées. Nous sommes saisis d’admiration devant la résilience de celles ou ceux qui ont survécu et nous réfléchissons aux manquements dont nous avions été responsables, en tant que communauté internationale. D’autant plus que le génocide n’était pas un accident et il était possible de l’éviter », a déclaré Antonio Guterres, ajoutant que cet acte a été commis délibérément et aux yeux de tous. Pour ce faire, il est temps d’être vigilants sur tout acte qui amène à la violence et de ne plus être passifs.

Remerciant pour sa part, au nom du gouvernement congolais, l’ambassade du Rwanda pour la participation à cette journée, le ministre de la Coopération internationale, Denis Christel Sassou Nguesso, a souligné que la participation de son pays à cette activité est à mettre au crédit des relations excellentes qui existent entre les deux peuples. Ceci, conformément aux liens fraternels qui unissent les deux présidents, Denis Sassou N’Guesso du Congo et Paul Kagamé du Rwanda.

« Il y a vingt-huit ans que le monde vivait avec effroi le génocide rwandais qui a occasionné environ un million de morts et engendré des traumatismes profonds au sein de la population. Rien ne devrait justifier l’usage de la violence sous quelques formes que ce soit. Car, le rôle majeur des dirigeants politiques est de favoriser et consolider le vivre ensemble et le bonheur collectif », a rappelé Denis Christel Sassou Nguesso, exprimant tout le soutien et toute la solidarité du Congo au Rwanda, avec l'espoir que de tels événements malheureux événements ne se reproduiront plus.                                     

 

Rock Ngassakys
Notification: 
Non