Une nouvelle association est née à l’issue d’un atelier de renforcement de capacités tenu les 13 et 14 avril à la Délégation Wallonie-Bruxelles, à l’initiative du portail numérique Arts.cd avec le soutien de l’Unesco destiné à une trentaine de professionnels de la presse écrite, audiovisuelle et en ligne de Kinshasa.
Dénommée « Journalistes pour la culture et le développement durable (JCDD) », la corporation qui a élu son bureau provisoire à sa création, le 14 avril, entend se fédérer pour faire rayonner au mieux la culture de la République démocratique du Coongo (RDC). Cette ambition commune a été attisée à la suite des deux journées d’atelier où les participants ont été outillés et sensibilisés sur l’intérêt à œuvrer dans le sens des Objectifs du développement durable (ODD). La somme d’informations délivrées au cours des deux journées a servi de fondement à la mise en place de l’association dont la création a été stimulée par les orateurs.
Dans sa présentation, Joseph Potopoto a martelé sur une réalité indéniable. « La RDC possède un capital culturel impressionnant », a-t-il dit, soulignant à quel point « l’offre culturelle est variée et toujours croissante » dans le pays. Le responsable du département de la communication et information Unesco/RDC a néanmoins relevé que « cette offre aussi intéressante que prolifique n‘est pas promue ». Fort de ce paradoxe, il a incité l’auditoire à faire en sorte de livrer une information au service du développement. Le challenge est de s’employer avec énergie pour contribuer à résoudre les problèmes de développement partant des fondamentaux des ODD expliqués. Il a, par ailleurs, fait état de la responsabilité de la presse à user de sa liberté pour inciter à un développement humain durable, tout en exerçant à donner accès au public à un plus large spectre d’informations tenant compte de la diversité des expressions culturelles et participer à la construction d’une société de savoirs inclusifs.
Promouvoir l’art et la culture congolaise
Les journalistes culturels ont aussi discuté à cœur ouvert avec Dada Kahindo, directrice de la Plateforme contemporaine, qui a jugé insuffisante la promotion de la culture réalisée par les médias locaux. L’opératrice culturelle et comédienne a sollicité de leur part une plus grande implication à accompagner les artistes et par-delà à œuvrer avec plus d’entrain à promouvoir l’art et la culture congolaise. Elle a fustigé la tendance générale à ne privilégier que la sphère musicale et ses stars, à accorder plus de visibilité aux acteurs du théâtre populaire, négligeant l’univers de l’art contemporain. Un engagement commun a été pris à s’investir pour entretenir des relations plus franches à l’avenir et pour considérer le contexte socio-économique et ses corollaires.
Les échanges successifs avec le responsable du département Culture de l’Unesco pendant les deux jours ont marqué l’auditoire. Augustin Bikale l’a porté à considérer la culture au-delà de l’aspect divertissement pour la prendre comme un levier de l’économie. Après introduction du développement durable au cœur des conventions culturelles, il a évoqué le rôle crucial des médias dans la mise en œuvre de la politique culturelle de la RDC en cours d’élaboration.
L’intervention de la journaliste-experte en communication, Joëlle Bile, entre les deux entretiens du spécialiste culturel de l’Unesco, s’est révélée d’un réel intérêt pour ses jeunes homologues. Tout en mettant en avant les « Atouts du journaliste congolais », elle a tout aussi épinglé certaines faiblesses et tares observées dans le milieu de la presse. Partant de son expérience personnelle d’administratrice à la FEC et de directrice générale de l’agence F4, elle a fait l’effet d’une coach-motivatrice. Elle a incité son audience à faire preuve d’efficacité quitte à mettre à contribution « passion, détermination, curiosité et ouverture d’esprit » dans l’exercice de sa profession. Joëlle Bile a exhorté les chevaliers de la plume à acquérir d’« excellentes qualités rédactionnelles » et l’ensemble de la corporation d’alimenter sa « culture générale », diversifier son « carnet d’adresse », veiller scrupuleusement à entretenir une « bonne moralité » et prendre au sérieux son « rôle d’ambassadeur » de la culture du Congo.
Président provisoire des JCDD pour un mandat d’une année, Onassis Mutombo s’est réjoui de l’intérêt manifeste de ses pairs pour l’atelier. Il a du reste salué l’entrain des partenaires, à savoir l’Unesco et la Délégation Wallonie-Bruxelles, mis à renforcer les capacités des journalistes culturels à faire résolument rayonner la culture de la RDC.