Concessionnaire du Port autonome de Brazzaville et ports secondaires (PABS) depuis fin 2017, après la faillite déclarée de la société Necotrans, les Terminaux du Bassin du Congo (TBC), filiale du groupe Bolloré transport et logistics, fustigent le manque d’accompagnement des pouvoirs publics, notamment de l’autorité du Port autonome de Brazzaville pour le développement de ses activités.
A l’occasion d’un échange, le 13 avril à Pointe-Noire, avec les médias, le directeur régional de Bolloré transport et logistics, Christophe Pujalte, et le directeur général de TBC, Ayessa Ndinga Dzema, ont tour à tour fait part des difficultés auxquelles fait face cette structure, conformément à la vision commune tracée dans le cadre de la convention de concession signée avec les autorités congolaises.
« Il y a eu quelques difficultés depuis le démarrage de nos activités au Port autonome de Brazzaville et nous souhaitons que, par la force de l’Etat, nous soyons capables de faire tout ce que nous préconisons pour améliorer la marche de TBC », a estimé Christophe Pujalte.
Les difficultés auxquelles font face les TBC, au plan technique, s'expliquent par la non finalisation des travaux au niveau du Port autonome de Brazzaville, ce qui ne favorise pas un véritable dynamisme des activités comme envisagé dans la convention tripartite signée avec le Chemin de fer Congo Océan et l’autorité portuaire.
Outre les travaux en attente de réalisation, Bolloré transport et logistics, qui vient de vendre ses actions au groupe italo-suisse Mediterranean Shipping Company, attend une réelle volonté de l’Etat pour faire respecter la convention afin de permettre la rentabilité des TBC et garantir un retour sur investissement du concessionnaire.
En effet, à la différence de Congo Terminal où le groupe Bolloré avait engagé des travaux de développement et de modernisation du Port autonome de Pointe-Noire, au niveau du PABS, cette responsabilité relève de l’Etat. Ce qui ne se fait pas jusque-là par manque de vrais interlocuteurs pour avancer.
« Aujourd’hui, nous sommes en discussion avec l’autorité portuaire pour être fixés sur ce qu’il faut faire afin de finaliser ces travaux. Dans le cadre de la vision de TBC, nous avons travaillé deux ans durant, malgré la situation de covid, dans la réorganisation de nos activités pour éviter des pertes d’argent », a fait savoir le directeur général de TBC, Ayessa Ndinga Dzema.
Sur le plan pratique, il a décrié la concurrence déloyale du fait de la présence des ports pirates gérés par certains individus autour du Port autonome de Brazzaville.
« Les ports pirates font des chargements de marchandises en partance pour Kinshasa et pour la République centrafricaine. Or, selon la convention, le concédant doit faire respecter l’obligation de faire passer les marchandises dans la zone concédée », a précisé le directeur de TBC, regrettant le non-respect de cette obligation.
Selon lui, les conteneurs qui devaient par principe entrer au Port sont déchargés au niveau de la PV où sont faites les formalités douanières et policières. De l’autre côté des ports pirates, souligne-t-il, on observe également un trafic illicite qui se fait de manière organisée avec des agents de douane.
« Notre souhait est de voir les autorités publiques respecter les conditions pour ne pas mettre à mal l’équilibre financier de TBC », a lancé Christophe Pujalte, appelant les différentes parties à respecter chacune sa signature et les engagements pris dans le cadre de la convention.