Centrafrique : le premier procès s'ouvre à la Cour pénale spéciale

Mardi, Avril 19, 2022 - 15:00

La Cour pénale spéciale (CPS), tribunal hybride composé de magistrats nationaux et internationaux chargés de juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis depuis 2003, a ouvert son premier procès, le 19 avril à Bangui, sept ans après son inauguration.

Créée en 2015 par le gouvernement centrafricain avec le parrainage des Nations unies, la CPS dont les travaux ont été lancés en octobre 2018, a pour mission d'enquêter et de poursuivre les violations graves des droits humains commises dans le pays. Elle est composée de juges et procureurs nationaux et internationaux originaires notamment de la France, du Togo et de la République démocratique du Congo.

Sur le banc des accusés : Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat. Membres d'un des plus puissants groupes armés les 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) qui terrorisent la population depuis des années, ils sont soupçonnés d’avoir participé au massacre de quarante-six civils dans des villages du nord-ouest de Centrafrique.

L’ouverture de ce procès survient cinq mois après l'arrestation par des policiers de la CPS du ministre de l'Elevage et ex-chef rebelle Hassan Bouba, soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'attaque d'un camp de déplacés en novembre 2018 qui s'était soldée par la mort d’au moins cent douze villageois, dont dix-neuf enfants.

Pour l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch, la CPS doit permettre « d’élargir le champ des personnes qui seront amenées à rendre des comptes pour les atrocités commises », au-delà des deux enquêtes en cours menées par la Cour pénale internationale dans ce pays ravagé par des décennies de guerre civile et dont les deux tiers du territoire sont contrôlés par des groupes armés.

Yvette Reine Nzaba
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