Des danseurs de Bukavu, Lubumbashi et Brazzaville sont associés à leurs pairs de Kinshasa dans le cadre de la onzième édition lancée, le 18 avril, à l’Institut français, avec une série d’ateliers organisés jusqu'au 22 avril, en prélude à l’événement proprement dit qui se tiendra en une semaine, du 22 au 29 avril.
Dans l’esprit du thème « Transformation et transposition de la scène », le Festival international de danse "Me ya be" a en vue de ramener la danse à la cité. Dès lors, l’opportunité est accordée aux jeunes danseurs pour y prendre part. Ce retour vers la cité va au-delà des formations pour leur professionnalisation. Dans la perspective de permettre aux Kinois de participer à la fête, des productions à ciel ouvert sont programmées à Bumbu, réputé fief de plusieurs compagnies de danse traditionnelle, et Kasa-Vubu. L’idée est d’offrir aux habitants des deux communes des spectacles chez eux, à l’instar des habitués de l’espace "Ntongo elamu" à Bandal, qui est avec l’Institut français, l’autre espace de production où des spectacles sont à l’affiche. En outre, le 25 avril, il est prévu une rencontre des chorégraphes susmentionnés avec soixante danseurs des vingt-quatre communes de la ville à Ntongo elamu.
Le directeur artistique et initiateur du Festival "Me ya be", Jacques Bana Yanga, a fait part de l’orientation actuelle de l’événement. « Depuis l’année passée, j’avais pris l’option d’accompagner les danseurs et les chorégraphes de la RDC dans leur travail et de soutenir les groupes de femmes », a-t-il affirmé. Cette année, a-t-il poursuivi, « la onzième édition accueille beaucoup de compagnies de femmes de la RDC et d’ailleurs ». Il a, du reste, rappelé que "Me ya be" (vous avec nous en dialecte yansi) prône avant tout l’unité. Sa motivation, a affirmé le chorégraphe, c’est « ensemble, vous et nous qui allons développer la danse traditionnelle et contemporaine ».
Professionnalisation des danseuses
L’accent étant mis sur la professionnalisation des danseuses, la part belle est donnée à la formation visant leur renforcement des capacités en chorégraphie avant l’ouverture officielle du Festival "Me ya be". Depuis le 18 avril, quatre ateliers sont animés par les chorégraphes Céline Curvers du festival Danse avec les Foules (Belgique), Rosa Maria (Espagne), Gwen Rakotovao (France) et Karl Hoaas (Norvège) à la Halle de la Gombe. La comédienne et chanteuse Ariane Rousseau (Belge) est également associée.
A la conférence de presse tenue le 17 avril à l’espace "Ntongo elamu", Céline Curvers a fixé les esprits sur sa participation. « J’avais très envie de parler de quelque chose qui nous rassemble plutôt que de ce qui nous différencie à travers le langage chorégraphique », a indiqué la chorégraphe belge. « Souvent, quand il y a des mélanges de culture, d’origine des artistes qui se rencontrent, la tendance est de parler des différences. Moi, je trouve qu’il y a aussi beaucoup de choses qui nous rassemblent », a-t-elle soutenu. Céline Curvers a tenu les « dix jours de formation dispensée à vingt jeunes » pour « un partage à tous les niveaux » visant à peaufiner « un projet de co-création chorégraphique ». Cette formation devrait porter sur trois axes, à savoir « la technique qui reste la base de l’apprentissage de la danse, la composition chorégraphique et l’improvisation en laissant au danseur la liberté de trouver sa singularité dans son langage chorégraphique ».