Finances : la crise alimentaire et la guerre en Ukraine dominent les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale

Jeudi, Avril 21, 2022 - 15:30

Washington DC, aux Etats-Unis, accueille les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale du 18 au 24 avril. Ces rencontres seront dominées par les questions affectant l’économie mondiale et le développement international, liées à la guerre en Ukraine et ses conséquences. 

Les acteurs d’horizons divers, les dirigeants du secteur public et du secteur privé, des représentants de la société civile et experts, échangeront à l'occasion autour des grands dossiers : la conjoncture économique, la lutte contre la pauvreté, le développement économique, l’aide, etc.  Les ministres des Finances comptent s’attaquer à ce que le président de la Banque mondiale, David Malpass, a appelé les « graves crises qui se chevauchent », de la covid-19, de l’inflation et de la guerre en Ukraine et ses conséquences, telles que la hausse des coûts de la nourriture, du carburant et des engrais. Pour chaque augmentation d’un point de pourcentage des prix des denrées alimentaires, dix millions de personnes plongent dans l’extrême pauvreté, selon la Banque mondiale. La hausse des prix des denrées alimentaires est donc exacerbée par une augmentation spectaculaire du coût du gaz naturel, un ingrédient clé des engrais azotés. « L’augmentation des prix des denrées alimentaires et les chocs d’offre peuvent alimenter les tensions sociales dans de nombreux pays touchés, en particulier ceux qui sont déjà fragiles ou touchés par un conflit », indique la Banque mondiale.

Dans son discours d’ouverture, le président de cette institution, David Malpass, a déclaré que « les crises alimentaires sont mauvaises pour tout le monde, mais elles sont dévastatrices pour les plus pauvres et les plus vulnérables ». Il se fonde sur deux raisons. La première est que les pays les plus pauvres ont tendance à être des pays importateurs de produits alimentaires. La seconde est que l’alimentation représente au moins la moitié des dépenses totales dans le budget des ménages dans les pays à faible revenu, de sorte qu’elle les frappe le plus durement. Il dénonce les droits de douane élevés à l’importation et à l’exportation, les interdictions d’exportation, les quotas et les subventions « coûteuses » aux prix des denrées alimentaires, tout en appelant la communauté mondiale à faire davantage pour lutter contre l’insécurité alimentaire croissante. La directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva,  a fait un parallélisme entre le monde d’aujourd’hui, au lendemain de la crise de la covid-19 qui ne veut pas finir, et d’une guerre en Ukraine aux effets dévastateurs sur les chaînes de valeur de l’énergie et de l’agroalimentaire, et la situation régnant à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

« Cela me rappelle la conférence de Bretton Woods en 1944 lorsque, sous l’ombre grise de la guerre, les dirigeants se sont réunis pour envisager  un monde meilleur », a déclaré la patronne du FMI, rappelant que  « la croissance est en baisse et l’inflation est en hausse »En d’autres termes, « le revenu est en baisse et les difficultés sont en hausse ». Environ 60 % des pays à faible revenu courent un risque élevé de surendettement ou en sont déjà confrontés. Ils font face à des cicatrices persistantes de la covid-19, et particulièrement vulnérables à la hausse des prix des denrées alimentaires, compte tenu de la part importante des dépenses alimentaires dans le budget de leurs ménages. Ces pays ont besoin de l’appui de la communauté internationale. La coopération mondiale est nécessaire pour s’attaquer aux problèmes urgents auxquels le monde est confronté, notamment les crises énergétiques et alimentaires, les pandémies actuelles et futures, la dette, le développement et  le  climatique. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture indique que les prix mondiaux des denrées alimentaires ont bondi de 33,6% en mars par rapport à l’année précédente.

Noël Ndong
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