L’annonce a été faite par le directeur du bureau régional de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), Pascal Chartrez, lors de la réunion du comité de financement des projets de réinsertion au Congo-Brazzaville, le 21 avril, à l’Institut français du Congo (IFC).
Basé à Yaoundé, au Cameroun, le bureau régional de l’OFII, conduit par son directeur, Pascal Chartrez, a séjourné en République du Congo du 19 au 22 avril. Outre ses prérogatives d’accompagnement et d’intégration des étrangers autorisés à séjourner durablement en France, l'OIFF a aussi pour mission d’œuvrer à la réinsertion socio-économique des étrangers dans leur pays d’origine. Pour ce faire, il propose des dispositifs d’aide au retour volontaire ou à la réinsertion, notamment des étudiants, dont le titre de séjour en France arrive à expiration. Pour faciliter leur réinsertion et valoriser localement les compétences développées en France, l’OFII met à disposition de ceux souhaitant créer une activité économique dans leur pays d’origine des appuis techniques et financiers adaptés à leurs besoins.
C’est ainsi qu’accompagnant onze Congolais dont quatre femmes et sept hommes en procédure de retour volontaire, l’OFII a tenu, le 21 avril à l’IFC, un comité d’examen pour le financement de leur projet de réinsertion. Ces projets, de nature économique, prévoient la création de très petites entreprises dans les domaines de l’agriculture, des services et du commerce.
Au terme de ce comité, l’OFII a décidé d’octroyer un appui financier de 39, 8 millions de FCFA à ces porteurs de projet, soit une aide directe d’environ 3,5 millions FCFA par bénéficiaire. Depuis la mise en œuvre de ce dispositif d’aide au retour volontaire en 2012, ce sont cinquante-cinq Congolais qui ont bénéficié de cet accompagnement financier, pour un montant total de 194 millions FCFA, créant soixante-dix-neuf emplois directs. La tenue de ce comité de financement traduit, une fois encore, la volonté de l’Equipe France d’apporter des réponses concrètes à des problématiques complexes telles que la réinsertion dans le pays d’origine et constitue, pour le Congo, l’opportunité de s’appuyer sur des ressortissants désireux de contribuer au développement du pays après un séjour en France.
Une réinsertion à trois volets
A l’issue de la réunion, le directeur du bureau régional Afrique centrale, Pascal Chartrez, a souligné que l’aide à la réinsertion de l’OFII comporte trois volets. Un premier dans le domaine de l’aide sociale ; un deuxième dans le domaine de l’aide à l’emploi avec la possibilité d’intégrer par l’emploi formel à Brazzaville ; et le troisième, la réinsertion par la création d’un micro projet économique. « C’était l’objet de la réunion d’aujourd’hui. Nous avons auditionné huit personnes, quatre femmes et quatre hommes qui ont développé des projets dans des domaines différents, à la fois dans le service, le commerce, l’agriculture et de l’élevage. Il y a deux catégories de bénéficiaires potentiels, et cela part de la France. Les candidats doivent se présenter à la direction territoriale de l'OFII. Il y a des personnes qui sont en fin de séjour en France pour des raisons diverses et variées et des étudiants qui peuvent bénéficier également du dispositif », a-t-il déclaré.
Pascal Chartrez a fait savoir également qu’au Congo, l'OFII est à une soixantaine de projets depuis sa mise en place. Il s'agit d'un dispositif très intéressant à développer, parce qu'il permet d’avoir un appui financier mais également un appui technique. « Ici, nous pouvons financer des projets, mais aussi l’accompagnement par l’intermédiaire d’opérateurs qui vont pendant une année incuber l’entreprise. On a quand même le sentiment qu’on a un déficit d’informations par rapport aux étudiants congolais en France qui sont peu informés de ce dispositif et il faut absolument qu’on l’améliore », a-t-il déploré. Enfin, il a indiqué que durant son séjour, il a rencontré les différents organismes qui sont dans le champ de l’emploi et de l’information, avec lesquels ils sont en train de nouer une collaboration et une coopération.
Loïc Itoua, étudiant en management de la qualité et de la météorologie, arrivé au terme de ses études en France, a souhaité pour des diverses raisons rentrer au pays et monter un projet. « C’est dans la foulée que j’ai pris connaissance d’un dispositif que l’OFII a mis en place depuis 2012 qui consiste à aider les étudiants volontaires à entrer chez eux pour monter un microprojet. Mon projet, c’est sur la commercialisation des produits agricoles auprès des grossistes et je vends dans des principaux marchés, notamment à Pointe-Noire. Des voyages de prospection pour voir combien ça coûte se font », a-t-il souligné. Il encourage ses compatriotes étudiants qui habitent en France de se rapprocher de l’OFII avec des projets, afin de rentrer au pays et lui faire bénéficier leur savoir.