Journée mondiale du livre et du droit d’auteur : le Congo fête l’événement

Samedi, Avril 23, 2022 - 17:40

A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, le gouvernement, par biais du ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo, a rendu publique une déclaration le 22 avril.  

Dès l'entame de sa déclaration, le ministre de la Culture et des Arts a indiqué que l’humanité célèbre, le 23 avril de chaque année, la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Pour cette année au Congo, le thème retenu est  « Le livre congolais en fête ». Dieudonné Moyongo a laissé entendre que depuis les indépendances, l’histoire des politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne est la chronique d’une quête laborieuse qui se poursuit. De ce fait, la décennie écoulée, l’Union africaine a concentré son action sur un fort plaidoyer en faveur de la formulation et la mise en œuvre des politiques nationales du livre et de la lecture. Au cœur de cet effort, se trouve la sensibilisation des gouvernements et de toutes les parties prenantes du domaine du livre et de l’éducation sur les rôles essentiels d’une politique nationale du livre et de la lecture.

Récemment, a dit le ministre, le rapport des états généraux du livre en langue française, tenus à Tunis du 21 au 23 septembre 2021, s’était inscrit dans une politique économique, culturelle et éducative. Ce rapport devait déboucher sur des propositions, des initiatives ou des programmes permettant un suivi au travers d’indicateurs mesurables, autrement dit faciliter l’accès au livre pour tous et créer les conditions pour mieux faire circuler les œuvres et les auteurs dans l’espace francophone.

Pour cela, il s’agira pour certains pays, à l’instar du Congo, entre autres, de procéder sans délai aux études diagnostiques préparatoires et formuler des politiques nationales du livre et de la lecture sur la base du cadre continental approuvé ; mettre en place des mécanismes de collecte des données statistiques sur le livre dans chaque pays ; placer au cœur des principales préoccupations de politiques publiques la question de la mise en place des bibliothèques publiques et des bibliothèques scolaires ainsi que leur financement ; ratifier et appliquer effectivement les conventions internationales régissant la libre circulation et la détaxe du livre par tous les États ; mettre en place un cadre de concertation entre les acteurs privés et associatifs de la chaîne du livre et les représentants gouvernementaux, afin d’établir une communication suivie dans le domaine de la promotion du livre et de la lecture.

« Le vibrant plaidoyer que nous faisons ce jour permet de montrer, avec forces détails, le grand enjeu que représentent à la fois la rareté des livres dans les écoles et la nécessité de la présence des bibliothèques dignes de ce nom, facteurs qui influencent directement les résultats du processus enseignement, apprentissage à l’école. Ainsi, grâce aux initiatives privées et aux soutiens conjoints du ministère de la Culture et des Arts et des ministères des Enseignements, appuyés par leurs partenaires techniques et financiers, la République du Congo retrouvera progressivement sa figure de pionnier dans le domaine du développement d’un réseau élargi de bibliothèques à travers le pays, comme cela fut le cas dans la décennie 1970-1980 », a déclaré le ministre.

Protéger ses œuvres, une nécessité

Concernant le droit d’auteur au Congo, Dieudonné Moyongo a indiqué que les écrivains, éditeurs et producteurs ne bénéficient pas encore de la redevance du droit d’auteur. Non seulement parce que la plupart d’entre eux ne sont pas sociétaires du Bureau congolais du droit d’auteur (BCDA), mais aussi parce qu’ils n’ont pas suffisamment appréhendé la nécessité de protéger leurs œuvres, surtout à l’ère du numérique où la duplication et la piraterie causent d’énormes préjudices.

A cet effet, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, la Confédération internationale des sociétés d’auteurs compositeurs et l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle recommandent vivement aux pays, dont les écrivains ne bénéficient pas de la redevance du droit d’auteur, de prendre des mesures en faveur de cette corporation, notamment l’inscription au budget des ministères en charge des enseignements et de la recherche, des lignes intitulées « Compensation au paiement du droit d’auteur », au bénéfice des écrivains et des producteurs du matériel didactique. Selon l’esprit de cette recommandation, ces fonds seront orientés dans les comptes des organismes professionnels de gestion collective implantés dans les pays concernés. C’est le cas de la Société congolaise du droit d’auteur en République démocratique du Congo, la Société gabonaise du droit d’auteur et, bien entendu, le BCDA pour le Congo. Ce n’est que dans ces conditions que les écrivains, créateurs des œuvres de l’esprit par excellence, pourront bénéficier du fruit de leur travail, à savoir le droit d’auteur, a conclu le ministre.

Bruno Okokana
Légendes et crédits photo : 
Le ministre de la Culture et des Arts délivrant la déclaration du gouvernement / Adiac
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