Le Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (MISS-RDC) s’insurge contre le tête-à-tête entre le gouvernement congolais et les groupes armés actifs dans l’est du pays qui ont donné la mort à plusieurs milliers de Congolais.
Le MISS dit prendre une fois de plus le peuple congolais à témoin pour « cette énième distraction qui s’organise à Nairobi où les chefs de l’Etat de la sous-région des Grands Lacs imposent à la RDC des négociations avec les rebelles pro-rwandais et ougandais dont le Mouvement du 23 mars ». Le dialogue prévu en Nairobi, au Kenya, avec les groupes armés actifs dans l’est de la RDC ne serait qu’« une nouvelle distraction sous-régionale orchestrée par le Rwanda et l’Ouganda », se convainc le MISS.
Selon ce mouvement, en effet, ces deux pays qu'il considère comme des agresseurs du Congo devraient d’abord faire appel à leurs frères du Front démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR) et de l’Armée de la résistance du seigneur (ADF) qui sèment la désolation et la mort dans les provinces de l’est de la RDC. « Le Rwanda et l’Ouganda devraient, au préalable, appeler aux négociations avec leurs rébellions de FDLR et ADF pour montrer la ferme volonté de restaurer la paix dans la région que de pousser la RDC aux négociations avec une rébellion rwandaise défaite depuis bien longtemps », a souligné le MISS-RDC.
Il estime, en outre, que « l’époque du brassage et mixage avec les bourreaux est révolue », notant qu’il s’agit d’un complot contre la RDC où l’on cherche à recourir aux vieilles pratiques de mixage et brassage qui ont montré leurs limites consacrant l’infiltration au sein des Forces armées du pays, les rendant faibles et instaurant ainsi un cycle infernal des guerres interminables. Les Indignés appellent, par ailleurs, les autorités congolaises à éviter « la politique d'une armée poubelle », au sein de laquelle est intégré ou inséré tout celui qui prend les armes contre le pays quelles que soient sa qualité, sa moralité, sa formation, sa nationalité…
Une dernière chance donnée aux groupes armés locaux
Le président Félix Tshisekedi a, quant à lui, réaffirmé avant son retour, le 22 avril à Kinshasa, la matérialisation du processus de reddition inconditionnelle des groupes armés actifs dans l’est du pays. A l’en croire, ce processus constitue une dernière chance donnée à ces groupes armés locaux pour déposer immédiatement les armes et s’engager dans le processus de réinsertion sociale. Faute de quoi, a-t-il prévenu, l’option militaire régionale soutenue par tous va les y contraindre. Félix Tshisekedi a précisé que cette main tendue envers ces Congolais engagés dans une lutte armée contre leur pays n’est pas une table ronde de négociations ni de compromissions.
Il est, par ailleurs, indiqué que la rencontre entre le président Tshisekedi et les groupes armés, prévue le 22 avril, n’a pas eu lieu comme précédemment annoncé. Le chef de l’État congolais a regagné Kinshasa. Selon la cellule de communication de la présidence de la République, la principale raison reste la difficulté logistique pour le déplacement de la plupart des concernés à joindre la capitale kényane. « La présidence de la République du Kenya, qui pilote le volet politique du processus, s’emploie à faciliter l’arrivée des représentants de ces groupes dans la capitale kényane en vue de rejoindre les deux autres qui y séjournent », a assuré cette source. Cette rencontre devrait donc se faire avec d’autres autorités congolaises, en dehors du chef de l’Etat. « Le président Félix Tshisekedi n’a pas rencontré les groupes armés mais a chargé une équipe pour le faire aussitôt qu’ils seront tous arrivés à Nairobi », ont précisé des sources proches de la présidence.