Trois jours pour recréer un salon du livre susceptible d’attirer à nouveau les grandes maisons d’édition et en faire un événement littéraire gratuit, tel était l’objectif des organisateurs du festival du livre de Paris. L’Afrique y était présente avec le stand Pavillon africain.
En présentiel au Grand Palais Éphémère de Paris et hors les murs dans divers lieux appropriés dans Paris, le Festival du Livre de Paris s'est déroulé du vendredi 22 avril et au dimanche 24 avril.
Dès jeudi soir lors du vernissage, l’ambiance était aux retrouvailles des amoureux de la lecture dans son ensemble, après deux éditions annulées pour cause de pandémie.
En cette année en France où la lecture est déclarée grande cause nationale, les éditeurs du Syndicat National de l’Édition ont proposé un lot de festivités autour du livre.
L’objectif était de renouer avec l’énergie vitale des précédentes éditions, retrouver le sens de la fête et permettre à tous les acteurs de la chaîne du livre, auteurs, éditeurs, libraires, de célébrer le livre - tous les livres - et la lecture, sous toutes ses formes.
Ce nouveau format coïncidait également avec le retour de grands éditeurs tels que Gallimard et les stands de représentation de l’Afrique par le Pavillon africain.
A propos du Pavillon africain, l’objectif était la mise en avant de la ferme volonté d’être l’accélérateur d’opportunités et de visibilité pour les littératures des 55 pays du continent et de sa diaspora.
Aminata Diop, directrice de l'Agence cuturelle africaine (ACA) initiatrice de cet espace, a d'ailleurs tenu à remercier les efforts du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Congo Brazzaville, grâce à
qui, les littératures des Afriques continuent à être présentes dans les grands rendez-vous littéraires.
De passage à Paris, le journaliste-écrivain, Sauve Gérard Ngoma Malanda, promoteur du label Congo voices, les grandes voix de la chanson congolaise, s’est réjoui de voir la renaissance de cette manifestation littéraire après les contraintes sanitaires liées au Covid-19.
« Hier nous nous retrouvions dans le cadre du Stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo, aujourd’hui le format Festival du livre de Paris vient combler nos passions et nos attentes. Que vive le livre, quoi de plus naturel de le célébrer ! », a-t-il clamé.
Pour la programmation de ses tables rondes hors les murs, le Pavillon africain a retenu l’Hôtel de l’Industrie situé sur la prestigieuse place Saint-Germain des Prés.
Dans la soirée du vendredi 22 avril, a eu lieu une soirée africaine autour du célèbre plat sénégalais, Thieboudien, rythmée au son de la rumba congolaise. Deux expressions vivantes inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, traits d’union entre le Sénégal et les deux Congo.
En présence de Jean-Luc Aka Evy, ambassadeur du Congo au Sénégal, le public a pu apprécier sur scène Djoson Philosophe et Quentin Moyascko du célèbre Extra musical international.
Dans son intervention, Djoson Philosophe rappelé que les artistes promoteurs de la rumba doivent être accompagnés pour soutenir cette danse qui constitue désormais la fierté de tout un continent.
Au-delà de cette fierté, « la rumba c’est un état d’esprit, un vecteur de maillage entre plusieurs pays, plusieurs civilisations », a insité le Pr Jean-Luc Aka Evy en s’appuyant sur l’épopée de Tabu ley Rochereau lors de son séjour au Sénégal.
Le musicien congolais y avait vu naître son fils Youssoupha, actuel star de la musique, et y avait élaboré un style de rumba spéciale connu sous le nom de Soum-Djoum de l’Afrisa International.