Guerre Russie - Ukraine: Antonio Guterres appelle à ouvrir des couloirs humanitaires

Mercredi, Avril 27, 2022 - 12:43

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé mardi l'Ukraine et la Russie à travailler en coordination avec cette organisation pour permettre l'ouverture de couloirs humanitaires en Ukraine.

"J'ai proposé la création d'un groupe de contact réunissant la Russie, l'Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d'ouverture de couloirs humanitaires", a déclaré le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), lors d'une conférence de presse à Moscou avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. "Nous avons besoin d'urgence de tels couloirs d'évacuation de civils réellement sûrs et efficaces", a-t-il ajouté.

Sergueï Lavrov, de son côté, a assuré que la Russie était prête à coopérer avec l'ONU afin de soulager la population civile. "Notre but principal est de protéger la population civile. Nous sommes prêts à coopérer avec nos collègues des Nations unies pour soulager les souffrances de cette population", a-t-il affirmé durant la même conférence de presse.

Antonio Guterres a spécifiquement évoqué le sort des civils toujours coincés dans le complexe métallurgique d'Azovstal, à Marioupol (sud-est). Les Nations unies sont "prêtes à mobiliser pleinement leurs ressources humaines et logistiques pour aider à sauver des vies à Marioupol", a-t-il dit. Dans un communiqué, l'ONU a, d’ailleurs, assuré que le président russe avait accepté "en principe" son implication et celle du Comité international de la Croix-Rouge dans l'évacuation des civils coincés. Les discussions vont se poursuivre entre le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU et le ministère russe de la Défense.

Pour sa part, Vladimir Poutine a affirmé au chef des Nations unies croire toujours en une issue positive des négociations avec l'Ukraine, malgré les combats depuis plus de deux mois entre les deux pays.

Durant sa rencontre au Kremlin avec Antonio Guterres, il a affirmé que les négociations entre Moscou et Kiev à Istanbul, fin mars, avaient permis une "sérieuse avancée car nos collègues ukrainiens n'avaient pas lié les exigences de sécurité, de la sécurité internationale de l'Ukraine, à une certaine compréhension des frontières internationalement reconnues de l'Ukraine".

Lors de ces négociations, Kiev avait proposé un accord international établissant des pays garants de sa sécurité. En échange, l'Ukraine accepterait un statut "non-nucléaire" et neutre, renoncerait à rejoindre l'Otan, à autoriser des bases militaires étrangères sur son territoire et exclurait un temps des négociations les questions liées à la Crimée annexée et aux territoires séparatistes du Donbass. Après ces négociations, Moscou avait retiré ses troupes dans le nord de l'Ukraine.

Les négociations ont toutefois été fortement ralenties par la découverte de nombreux corps dans les zones ukrainiennes occupées par l'armée russe avant son retrait, notamment dans la ville de Boutcha près de Kiev. L'Ukraine accuse la Russie d'avoir tué des civils, ce qu'elle nie fermement.

Le chef de l'ONU s'est dit préoccupé par les rapports répétés faisant état de « possibles crimes de guerre » en Ukraine, estimant qu'ils "nécessitent une enquête indépendante".

Julia Ndeko avec AFP
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