Dans une interview accordée à la presse congolaise prélude à la célébration le 11 mai, du centenaire de la ville de Pointe-Noire, Alexandre Honoré Paka, préfet du département de Pointe-Noire a donné quelques repères historiques de la création de la ville en 1922
Limitée actuellement au Nord par la rivière rouge près du site de Loango, le péage de Mengo et la rivière Lemba ; au Sud par la frontière angolaise du Cabinda et l’océan atlantique, à l’Est par le site de la gare de Ngondi aujourd’hui l’Hôpital Général de Patra, et à l’Ouest par l’océan Atlantique, la ville de Pointe-Noire a été créée et désignée comme terminus du chemin de fer Congo Océan (CFCO) le 11mai 1922 sur décret.
Douze ans plus tard notamment, le 11 juillet 1934, a eu lieu l’inauguration du chemin de fer Congo Océan et la création du Port de Pointe-Noire. Cette histoire raconte qu’à l’inauguration du chemin de Fer Congo Océan en 1934, la construction des ponts et viaducs était confié aux ingénieurs italiens dont l’un s’appelait Ottino contre la cession des riches terres agricoles de la vallée du Niari.
En 1937, les Ottino construisent un hôtel pour recevoir les expatriés Français et Européens en provenance du Tchad, de l’Oubangui Chari, en partance en France par le port de Pointe-Noire.
Cet hôtel s’est appelé successivement le ‘’Normandis’’, c’est-à-dire le terminus. Mais, la mémoire collective en souvenir de ces ingénieurs italiens a gardé le nom d’hôtel ‘’Ottino ‘’.
Le 21 octobre 1945, Jean Félix Tchicaya est élu comme député de l’assemblée constituante française où, il représentera le Moyen Congo et le Gabon.
En 1946, il fonde le Parti Progressiste Congolais (P.P.C) qui aura son siège à Pointe-Noire. En même temps, il crée le Cercle Africain (Haut lieu culturel de Pointe-Noire) situé à quelques mettre du rond-point Lumumba (rond-point de la République) où se retrouvait tous les artistes.
En 1950, la ville océane devient la capitale administrative du Moyen Congo et abrite le Gouvernorat, chef du Territoire, l’Assemblée territoriale et tous les services administratifs.
C’est ainsi que, le 28 Novembre 1958 à la double faveur de la Loi Gaston Defferre de 1956 et de l’avènement du général De Gaulle à la tête de la France, la puissance tutrice décide d’amener les colonies vers l’autonomie au sein de la Communauté. A cette même date, l’Assemblée territoriale réunie à Pointe-Noire dans l’actuelle maison de la République, vote par 44voix et une abstention la proclamation de la République du Congo, érigé en Assemblée législative élit par 23 voix contre 22, l’abbé Fulbert Youlou est élu comme nouveau chef du gouvernement.
Il fait adopter les couleurs du drapeau congolais « Vert-Jaune-Rouge et de sa devise *Unité*Travail*Progrès.
Mais, pour des raisons de sécurité notamment, suite l’affrontement de 1958 et dans le but de se rapprocher de son fief électoral, Fulbert Youlou transfère la capitale de Pointe-Noire à Brazzaville, si bien que, la proclamation de l’indépendance du Congo le, 15 Août 1960 à Brazzaville fut vécue dans l’indifférence par les ponténégrins.
Quelques mois plus-tard, le 23 novembre 1958, se déroule les élections municipales dans les trois communes ; Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie. A l’issue de ses élections, Stéphane Tchichelle devient premier maire de la ville. La même date est proclamé à Pointe-Noire (capitale du Moyen Congo), suite à l'acte constitutif, la République autonome du Congo non indépendante.
Mais, l’Italie se trouvant du côté de l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale, les Français décident de s’approprier de l’hôtel Ottino pour en faire le siège du Gouvernement et des services administratifs du territoire du Moyen Congo. C’est à partir de 1960 que cet hôtel emblématique qui est ‘‘le cœur de la ville de Pointe-Noire’’ symbole historique de la ville océane devient le siège de la Région du Kouilou, aujourd’hui département de Pointe-Noire.
En 1960, après l’indépendance du Congo, Pointe-Noire devient la deuxième ville, capitale économique du Congo.
Sur le plan culturel, en 1967 se tient la première semaine culturelle, Pointe-Noire eût la palme d’or des groupes vocaux avec Rigaden Mavoungou et les cols bleus d’une part. D’autre part, Ferdinand Mavoungou obtint le premier prix de la semaine culturelle avec sa troupe de théâtre ‘les Kamoungas »
En 1980, le mouvement de croissance économique se poursuit sous l’impulsion de l’activité pétrolière. De 1980 à nos jours Pointe-Noire a toujours été à l’avant-garde de toutes les politiques économiques, sociales et culturelles menées dans notre pays.
Après le départ des expatriés à nos jours, plusieurs maires ont succedé à la tête de la ville dont le premier, Stéphane Tchichelle et le dernier Jean François Kando.