Comme invitée d’honneur de la 14e édition du Femua prévue du 10 au 15 mai à Abidjan, la République démocratique du Congo (RDC) par-delà sa musique représentée par Youssoupha et Inno’ss B, sera célébrée à travers l’ensemble de sa riche culture à l’occasion de « La nuit du Congo » dans une programmation spéciale où quartier libre lui est donnée pour la faire connaître.
Les ministères de la Culture, Arts et Patrimoines ainsi que du Tourisme ont été sollicités dans le but de constituer la délégation censée faire le voyage d’Abidjan pour donner à voir la diversité culturelle congolaise. Venu en personne à Kinshasa prendre langue avec la ministre Catherine Kathungu afin de s’assurer que l’on répondra aux attentes du Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua), son commissaire général a donné un aperçu de l’organisation. Au point de presse tenu le 23 avril, il a évoqué la fameuse « Nuit du Congo », précisant que les artistes congolais, de plusieurs disciplines confondues, seront sous les projecteurs. Avec l’allusion faite aux « défilés de mode », l’on sait que l’élégance vestimentaire légendaire des Congolais indissociable de la rumba ne saurait manquer au rendez-vous. Salif Traoré, dit A’salfo, a pour ce faire choisi de confier l’organisation au ministère de la Culture. Fort de la diversité des talents et du foisonnement artistique reconnu à la RDC, il a déjà fait preuve d’enthousiasme, déclarant : « J’espère que cette soirée sera féérique ». Mais encore, a-t-il ajouté, « Le lendemain il y aura un concert pour le Congo ». Et, l’on sait déjà que les artistes sélectionnés auront quartier libre « toute la nuit ».
Les motivations qui ont porté le Femua à jeter son dévolu sur la RDC pour sa 14e édition tiennent à deux raisons essentielles. A’Salfo les a expliquées soutenant que le décès inopiné de Papa Wemba étant survenu sur la scène du festival d’Anoumabo, l’organisation a « trouvé qu’inviter le Congo, en Côte d’Ivoire, c’est rendre un grand hommage à ce monsieur qui, de son vivant, avait souhaité que le Femua soit une source d’intégration pour les pays africains ». Il a dit avoir jugé « utile d’inviter la RDC, le pays de cet homme-là tombé sur le podium du Femua pour renforcer les liens entre le Congo et la Côte d’Ivoire ». Sans doute conforté par la belle expérience partagée avec le Sénégal, l’hôte de marque de l’édition précédente du Femua tenue du 7 au 12 septembre 2021 entre Abidjan et le Grand Bassam. Cette treizième édition avait pour thème « L’Alliance Afrique Europe égale paix et développement ».
Par ailleurs, ayant considéré le fait que « cette année la rumba a été faite patrimoine immatériel de l’Unesco » et en sa qualité d’ambassadeur de l’organisation onusienne depuis dix ans, il a à cet effet « voulu joindre l’utile à l’agréable ». Car, a-t-il soutenu, « une chose est de rendre hommage à Papa wemba, une autre est de rendre hommage à la musique qu’il a promue à travers son art. Ce sera une double joie pour nous d’accueillir le Congo dans sa diversité ».
Il convient de signaler que la participation de la RDC est censée considérer et s’inscrire dans l’esprit du thème de cette quatorzième édition du Femua, à savoir « Entrepreneuriat et employabilité des jeunes ». L’an dernier, il nous revient que le pavillon du Sénégal qu’avait conçu la direction des arts avait accueilli diverses manifestations sous la houlette du ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop. Ainsi, le 8 septembre 2021, journée qui lui était dédiée, le pays d’Abdou Diouf avait notamment invité ses visiteurs à l’exposition retraçant l’histoire de son cinéma et celle valorisant ses instruments membranophones, les percussions et ceux à cordes. Un exemple de la diversité culturelle de ce pays autant que les textiles sénégalais. L’univers de la mode avait été exploré à travers boubous, chaussures d’hommes et de femmes associés à d’autres accessoires spécifiques.