Environnement : les habitants des pays en développement plus exposés à la pollution de l’air

Mercredi, Mai 4, 2022 - 12:30

Les niveaux de pollution de l’air restent dangereusement élevés dans les pays en développement, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Un nombre record de plus de 6 000 villes dans 117 pays surveillent désormais la qualité de l’air, mais leurs habitants respirent toujours des niveaux dangereux de particules fines et de dioxyde d’azote, la population vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire étant la plus exposée. Ces  conclusions  ont incité l’OMS à mettre en évidence l’importance de la réduction de l’utilisation des combustibles fossiles et l’adoption d’autres mesures concrètes pour faire baisser les niveaux de pollution de l’air. Ces dernières données doivent pousser vers la transition énergétique. « Les prix élevés des combustibles fossiles, la sécurité énergétique et l’urgence consistant à relever le double défi sanitaire de la pollution de l’air et du changement climatique soulignent la nécessité urgente de progresser plus rapidement vers un monde beaucoup moins dépendant des combustibles fossiles », a déclaré le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Dans les 117 pays , l’OMS constate que la qualité de l’air de 17% des villes de pays à revenu élevé est inférieure à ses lignes directrices relatives à la qualité de l’air pour les particules fines. Les pays à revenu faible ou intermédiaire étant toujours plus exposés à des niveaux dangereux de particules par rapport à la moyenne mondiale. Dans ces pays, la qualité de l’air dans moins de 1% des villes est conforme aux seuils recommandés par l’OMS. Globalement, les habitants des pays en développement sont les plus exposés à la pollution de l’air, note l’organisation, qui souligne également qu’ils sont les moins couverts en termes de mesure de la qualité de l’air. « Par ailleurs, les données factuelles concernant les méfaits de la pollution de l’air sur l’organisme humain ont rapidement augmenté et mettent en évidence les préjudices importants résultant de niveaux même faibles de nombreux polluants atmosphériques », indique l’OMS.

Plus de treize millions de décès dus à des causes environnementales évitables

Les matières particulaires, en particulier les PM2,5, sont capables de pénétrer profondément dans les poumons et dans la circulation sanguine, provoquant des troubles cardiovasculaires, cérébraux-vasculaires (accident vasculaire cérébral) et respiratoires, apprend-on. Dans le même temps, le dioxyde d’azote est associé aux maladies respiratoires, en particulier à l’asthme. Il entraîne des symptômes respiratoires (toux, sifflement ou des difficultés à respirer), des hospitalisations et des visites aux urgences. Selon l’OMS,  plus de treize millions de décès dans le monde chaque année sont dus à des causes environnementales évitables dont sept millions de décès liés à la pollution atmosphérique. « Après avoir survécu à une pandémie, il est inacceptable de continuer à enregistrer sept millions de décès évitables et d’innombrables années en bonne santé perdues évitables du fait de la pollution de l’air. Trop d’investissements sont encore consacrés à un environnement pollué plutôt qu’à un air propre et sain », a affirmé, dans un communiqué, la directrice du département environnement, changement climatique et santé de l’OMS, Maria Neira.

Les recommandations de l’OMS pour améliorer la qualité de l’air et la santé

L’OMS appelle à une intensification rapide des actions pour améliorer la qualité de l’air, en identifiant les sources de pollution atmosphérique. L’organisation préconise également un soutien à la transition vers l’utilisation exclusive d’une énergie domestique propre pour la cuisine, le chauffage et l’éclairage, la mise en place de systèmes de transport public sûrs et abordables et des réseaux adaptés aux piétons et aux cyclistes. Il s’agit d’appliquer des « normes plus strictes » en matière d’émissions et d’efficacité des véhicules. Ce qui passe aussi par des investissements dans des logements et des centrales électriques à haut rendement énergétique. L’OMS recommande aussi l’amélioration de la gestion des déchets industriels et municipaux, ainsi que la réduction de l’incinération des déchets agricoles, des feux de forêt et certaines activités agroforestières comme la production du charbon de bois.

Noël Ndong
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