Libre circulation en zone Cémac : Libreville annonce la réduction des postes de contrôle sur les corridors

Mardi, Mai 10, 2022 - 11:17

Le Gabon prévoit la suppression de quelques postes de contrôle et de filtrage sur les corridors le liant à ses voisins.

Le ministère gabonais du Commerce a annoncé la suppression des postes de Ntoum qui sera suivie de celui de Mebo. Objectif : fluidifier la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), répondant ainsi favorablement au Comité de pilotage du Programme de réformes économiques et financières, qui a demandé aux pays membres de réduire les postes de contrôle sur les corridors internationaux. Le directeur de la surveillance multilatérale à la Commission de la Cémac, Jean-Claude Nguemeni, rappelle qu’ « il a été demandé aux pays de rationaliser les postes de contrôle au niveau des différents corridors, et si possible de faire une communication sur les contrôles officiels ». Les concertations visant à motiver les États à rationaliser davantage divers contrôles afin de fluidifier la libre circulation des personnes et des biens.

La commission « est en train de mettre en œuvre une politique sectorielle pour lever des barrières sur les corridors. Cela s’effectuera avec l’appui et l’accompagnement des États. Il nous faut de véritables mesures politiques pour qu’on arrive comme l’Afrique de l’ouest à une véritable intégration physique, à une véritable circulation des biens et des personnes », a fait savoir le directeur de l’enseignement supérieur à la Commission Cémac, Bertrand Doukpolo. « Nous avons déjà un passeport unique Cémac, il ne reste que le Gabon qui va bientôt homologuer son passeport. Une fois cela fait, l’espace Cémac disposera d’un document pour la libre circulation », a-t-il poursuivi, avant de souligner : « Mais nous voulons pousser plus pour arriver, par exemple, à la carte d’identité Cémac. Et ce n’est pas une illusion, ça va se faire. C’est tout un processus ».

Les opérateurs économiques pensent qu’une réelle intégration permettra le développement de la sous-région. Il existe encore plusieurs pesanteurs. Malgré l’effectivité de la libre circulation, le président de la Confédération patronale gabonaise, Alain Ba Oumar, note que des produits sont encore taxés dans la Cémac. Les transporteurs congolais et camerounais confirment l’existences de fortes tracasseries policières et douanières, et dénoncent la corruption ainsi que la multiplication des taxes le long des corridors avec plus de cent postes de contrôle. Ainsi, entre Eboro (frontière avec le Cameroun) et Libreville, on dénombre environ cent postes de contrôle intervenant pour plusieurs administrations.

« C’est dans l’intérêt de nos entreprises que ces mesures (prises pour la libre circulation, Ndlr) soient mises en œuvre intégralement et qu’on puisse facilement vendre nos produits dans la sous-région », a indiqué Alain Ba Oumar. « Naturellement, la libre circulation n’est pas la libre installation », a souligné le président de la Commission, Daniel Ona Ondo. « Nous mettons des outils et règles en place pour les États. C’est vrai qu’il y a encore des progrès à faire », a-t-il reconnu.

Noël Ndong
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