Tout juste sacré champion de National 1 avec Laval, Marvin Baudry est revenu sur sa saison, son statut et ses ambitions en sélection nationale. En toute simplicité, comme toujours. Entretien.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B) : Marvin, il y a un an tu sortais d’une saison blanche et tu étais sans club. Aujourd’hui, tu es champion de France de National 1 avec le Stade Lavallois. C’est vraiment fou le foot.
Marvin Baudry (M.B.) : Oui, c’est fou, le foot est fait de rebondissements et c’est une belle revanche pour moi. J’étais sans club, mais je n’ai jamais perdu confiance, j’ai tout fait pour être prêt à saisir l’occasion quand elle se présenterait et c’est ce qui s’est passé quand Laval m’a recruté. Ce titre est une belle récompense.
L.D.B.: C’est une belle récompense individuelle, puisque tu as été un acteur majeur du titre, mais aussi collective, puisqu‘il s’agit tout simplement du premier titre de champion de l’histoire du club.
M.B. : Effectivement, on a marqué l’histoire du club avec ce premier titre. J’ai pris du plaisir à participer à cette aventure, à m’imposer dans l’équipe.
L.D.B. : Il y a huit ans, à la même période, tu répondais à une interview des Dépêches de Brazzaville, alors que vous luttiez avec Amiens pour le maintien en National. Tu jonglais entre les postes d’axial, de latéral et de milieu. Cette saison, c’est dans l’axe d’une défense à trois que tu joues et que tu t’épanouis.
M.B. : cette saison, on a joué en 3-5-2 et j’ai couvert les trois postes. Je suis resté polyvalent, comme à Amiens ou en sélection, où j’ai surtout joué latéral droit, mais c’est vrai que notre dispositif m’a permis de jouer à mon poste de prédilection : dans l’axe. C’est là où je me sens le mieux, même si j’accepterais toujours de jouer là où l’équipe en aura besoin.
L.D.B. : Vingt-sept matches, vingt-trois titularisations, quatre défaites seulement, vingt et un buts encaissés, et trois buts marqués, tu es satisfait de ton bilan ?
M.B. : On finit champion, deuxième meilleure défense après les deux buts encaissés face au Red Star (Ndlr : 2-2 le 6 mai), on a fait la course en tête avec un collectif abouti et j’y ai bien trouvé ma place. Tous ces éléments font que oui, le bilan est bon.
L.D.B. : Tu avais signé pour une saison avec Laval. Est-il acquis que tu sois encore Tango pour la saison prochaine ?
M.B. : Sauf catastrophe, je serai Tango la saison prochaine (Ndlr : il devrait prolonger pour deux ans dans les prochains jours).
L.D.B. : Si c’est le cas, tu évolueras donc en Ligue 2, un championnat que tu ne connais quasiment pas, puisque tu n’as disputé qu’un seul match, en avril 2012, à ce niveau.
M.B. : On peut dire que ça sera une découverte, car à l’époque, avec l’AC Amiens, j’avais fait une vingtaine de banc mais disputé qu’un seul match de Ligue 2. On avait ensuite été relégué en National, puis j’étais parti à Zulte-Waregem, en Jupiler League (Ndlr : cinq saisons, 154 matches et une victoire en Coupe de Belgique en 2017).
L.D.B. : D’ici la reprise de la Ligue 2, en juillet, il y aura ce match des Diables rouges à Bamako puis celui contre la Gambie, les 4 et 8 juin. Deux dates cochées dans ton agenda ?
M.B.: C’est coché, bien entendu. Je suis à disposition de l’équipe et du sélectionneur.
L.D.B. : Après trois années d’absence, tu avais fait ton retour à Antalya en mars, mais sans pouvoir participer au premier match de préparation contre la Zambie. Pas de regret sur ce contre-temps ?
M.B. : Non, aucun regret. Il était prévu que je rentre pour jouer avec Laval (Ndlr : victoire à Bourg-Péronnas le 28 mars). L’intérêt principal était de rencontrer le sélectionneur, qu’il me voit à l’entraînement, ce qui a été le cas pendant trois jours.
L.D.B. : Avec Mafoumbi et Bifouma, vous êtes les derniers quarts de finalistes de la Coupe d’Afrique des nations 2015 du groupe. Alors que tu as souvent été un joueur plutôt réservé, te sens-tu capable d’endosser un rôle de leader si on te le demande ?
M.B.: En 2015, j’étais arrivé sur la pointe des pieds dans un groupe déjà formé, qui avait des leaders affirmés et, effectivement, je suis de nature réservée, c’est ma personnalité en dehors des terrains. Aujourd’hui, j’ai plus d’expérience, donc je suis à même d’apporter mon expérience au groupe, de donner de la voix sur le terrain. Si c’est ce que le coach attend de moi, j’assumerais ce statut de leader.
L.D.B. : Quel est ton programme après votre dernier match, vendredi à Orléans ?
M.B. : Je vais prendre quelques jours de vacances pour souffler, couper un peu avec le foot et récupérer après les célébrations du titre. Puis je pourrais me concentrer sur les matches de la sélection. On a un groupe abordable, donc à nous de faire le boulot et de ramener le Congo en Coupe d’Afrique des nations.