Conférence de Berlin sur le climat : Didace Pembe lance un plaidoyer en faveur de l’Afrique

Samedi, Mai 14, 2022 - 13:00

Invité le 9 mai à la conférence sur le climat face aux enjeux du développement économique et la concurrence des systèmes sociaux, organisée à Berlin en Allemagne, l’ancien ministre congolais de l’Environnemen, Didace Pembe Bokiaga, a eu l’honneur de prendre la parole et de défendre les intérêts non seulement de son pays, la République démocratique du Congo (RDC), mais également de tout le continent africain.

Le député national et président du parti Alliance des écologistes congolais (Aéco) a relevé, dans son intervention, que bon nombre d’Africains vivent sous le seuil de pauvreté et que le changement climatique pourrait anéantir la plupart des progrès déjà réalisés en matière de développement. « Plus globalement, si rien n’est fait, il faut s’attendre à des pressions croissantes sur l’accès à la nourriture, l’affaiblissement des sols, l’augmentation des décès prématurés au fur et à mesure que le réchauffement climatique s’intensifiera », a-t-il soutenu, selon Scooprdc. Il a également souligné que « le continent africain, non seulement doit faire face aux défis de son développement économique mais doit aussi sans cesse s’adapter pour lutter contre les effets néfastes du changement climatique » . Malheureusement, a-t-il regretté, c’est à l’Afrique, qui n’est responsable qu’à minima des dérèglements climatiques, qu’il est demandé de payer le plus lourd tribut en hypothéquant son développement économique.

Didace Pembe s’est plaint du constat d’autant plus amer selon lequel aucune action de grande envergure n’a été entreprise au niveau international par les pays pollueurs qui tardent à mettre en vigueur les engagements qu’ils ont pris lors des conférences destinées à la question du changement climatique, en général, et à celle de la COP 21, en particulier.

Un développement stimulant la croissance et comblant le déficit énergétique en réduisant la pauvreté

Le président national de l’Aéco, qui dit remarquer qu’il n’y a pas de compromis entre la croissance économique et l’action climatique estime qu’un développement économique résilient au climat devrait être une partie indispensable de toute stratégie de croissance inclusive. Ceci, pour concilier le développement économique et la protection du climat. Il est important, a-t-il conseillé, que le développement économique favorise un système d’extraction, de production, de distribution, de consommation et d’élimination qui respecte les fondements biophysiques de la nature. Ceci aura pour conséquence de renforcer l’intégrité écologique des processus biologiques et d’assurer la pérennité des ressources naturelles. Et de noter que le besoin de répondre au changement climatique présente également une chance pour stimuler la transformation économique car, a-t-il dit, un développement qui résiste au climat et  stimule la croissance comble le déficit énergétique et réduit la pauvreté. « Le changement climatique souligne l’urgence d’adopter des politiques saines, génératrices de croissance indépendamment de la menace climatique. Les stratégies de croissance verte peuvent générer des politiques et des programmes qui atteignent ces objectifs simultanément. Elles accélèrent les investissements dans les technologies et les nouvelles industries propres tout en gérant les coûts et les risques pour les contribuables, les entreprises et les communautés », a prévenu Didace Pembe, lançant ainsi un plaidoyer pour les énergies renouvelables.

Pour le président de l’Aéco, l’Afrique dispose d’un gigantesque potentiel en énergies renouvelables.Grâce à une vision juste et à des engagements politiques forts, ce continent peut contribuer à la révolution mondiale de l’énergie en passant directement aux technologies renouvelables et en améliorant les vies grâce à des énergies domestiques plus propres et plus sûres. Il a, par ailleurs, relevé que le développement économique sur la base des énergies renouvelables nécessite de gros investissements que la plupart des pays africains n’ont pas. Il a profité de cette brèche pour souligner l’impérieuse nécessité de rendre plus accessibles les financements climatiques et d’améliorer leur flux en vue de les diriger vers les régions et les communautés les plus vulnérables d’Afrique.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Didace Pembe à Berlin
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