Lire ou relire : « A l’orée de ma quête » de Renaud Kouoma Kobi

Jeudi, Mai 19, 2022 - 19:22

Publié aux Editions+ et préfacé par Auguy Ibanga, le recueil de poésie de Renaud Kouoma Kobi est l’expression de son attachement à sa terre natale.

Le Congo, patrie de l’auteur, est la source inspiratrice des différents textes poétiques du recueil. Profitant d’errance solitaire, Renaud Kouoma Kobi s’arme de sa plume pour réécrire l’univers de son enfance. Le fruit qui en découle est une mélodie d’espoir. Car, c’est par un effort de réminiscence qu’il peint, à la manière des fresques, la trame de son vécu et de toutes les créatures mirobolantes qui l’ont marqué dans le temps. Des hommes aux paysages, cette description pittoresque enchante par une imagerie langagière qui procure des sensations diversifiées.

L’absence des siens et l’odeur mirifique au bord du fleuve Kouyou, dans la belle plaine d’Ottalla, stimulent la verve du poète. Il remonte son arbre généalogique pour plaindre les vilénies d’aujourd’hui. Avec les chants des carabines qui remplacent les chants des criquets, ou les larmes d’innocents qui semblent noyer les larmes d’amitié et de fraternité. Et pourtant, la contemplation des eaux des rivières, des fleuves et de l’océan nourrit une conviction certaine que tout est éphémère, les souffrances comme les plaisirs, que tout se renouvelle à l’image des saisons, du printemps à l’hiver.

« Matin des Roses/ Matin qui réinvente le printemps/ Pour éliminer les fumées de l’hiver/ Dans un combat sans merci des lois de l’univers/ Qui pourrait repeindre les murs en vert. (…) Matin couronnée de joie/ Et d’espoir/ Où l’espérance n’est plus teintée de noir/ Tout transite par le chemin de l’entonnoir/ Pour s’émerger vraiment de tous les déboires », écrit le poète.

Seulement la nuit nous est décrite avec d’autres réalités assez lugubres, lorsque la délinquance juvénile fait obstacle au déploiement de l’art poétique. « Dès le premier chant de l’obscurité/ J’affronte la page des aventures inachevées/ Dans la pure irascibilité de Massengo/ Pour un pur labeur à Bacongo. (…) Les bébés noirs créent le tohu-bohu/ Je perds les accords de ma guitare/ Pour chanter l’hymne national des polars », s’insurge-t-il.

Renaud Kouoma Kobi est un ancien enfant de troupe de l’Ecole militaire préparatoire général Leclerc. Il signe par ce recueil son second ouvrage.

Aubin Banzouzi
Légendes et crédits photo : 
La couverture du livre/DR
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