En prélude à la réunion des ministres de la Commission climat du bassin du Congo (CCBC), les experts se sont réunis pour l’examen et l’adoption du projet des statuts de cette commission et faire un point sur la mise en œuvre de ses activités après la dernière réunion des chefs d’État du 29 avril 2018.
Prenant la parole au cours de ces assises, le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a fait savoir que les pays membres de la CCBC ont consenti un effort très appréciable qui est ponctué par la révision des contributions déterminées au niveau national (CDN) qui balisent désormais la matérialisation des engagements pris. Maleye Diop a félicité la République du Congo qui dispose déjà avec l’appui de ses partenaires un Plan d’investissement de sa CND qui pourrait bénéficier des apports de financement du FBBC et d’autres mécanismes.
Les documents de statuts de la CCBC soumis à l’examen viennent donc renforcer les mécanismes de son fonctionnement afin de la crédibiliser vis-à-vis des partenaires. De ce fait, il a félicité aussi bien les acteurs étatiques que non étatiques et les partenaires au développement qui soutiennent les pays membres de la CCBC dans ce processus. Précisant que le processus de mise en place de la CCBC et de son instrument de financement le Fonds Bleu suit son cours avec de bonnes perspectives et mérite un accompagnement. « Le Pnud Afrique dans son accompagnement aux pays de la sous-région est en concertation avec les Etats, pour une offre de services d’appui au bassin du Congo et nous serons très heureux de poursuivre ce partenariat et d’appuyer les efforts déjà entrepris au niveau des pays sur la préservation du climat de manière coordonnée et concertée en transcendant les frontières », a-t-il réitéré.
Pour la directrice du Centre de compétences de changement climatique (4C Maroc), Rajae Chafil, la CCBC est en train de devenir une réalité. En effet, pense-t-elle, la CCBC et son instrument financier le FBBC constituent aujourd’hui un modèle novateur de solidarité régionale et de coopération sud-sud qui est à suivre par le reste du monde. « La préservation du bassin du Congo, deuxième poumon de notre planète est l’affaire de tous, et l’Afrique démontre aujourd’hui encore une fois sa capacité à trouver non seulement des solutions africaines à des problèmes africains, mais aussi à des problèmes mondiaux. Le CFC Maroc qui a été mandaté par le Royaume du Maroc pour accompagner l’étude de préfiguration et de la concrétisation du FBBC est très fier aujourd’hui de constater le chemin que nous avons tous parcouru ensemble sur cette voie », a-t-elle déclaré.
Les experts posent un jalon nouveau dans le processus d’opérationnalisation de la CCBC
La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du bassin du Congo, coordonnatrice technique de la CCBC, Arlette Soudan-Nonault, a rappelé que l’assemblée générale de l’Union africaine, du 6 février dernier, a reconnu l’existence de la CCBC et soutenu sa demande d’accréditation en tant organisation régionale.
Au terme des travaux des experts, elle a félicité ces derniers pour être parvenus à poser un jalon nouveau dans le processus d’opérationnalisation de la CCBC. « Outre le projet de statut certes d’importance que vous porterez à l’attention des ministres, vous avez également formulé des recommandations pour l’élaboration et l’adoption d’autres textes complémentaires et fondamentaux pour la vie de l’institution. Il s’agit donc des textes qui seront rédigés par des consultants recrutés à cet effet par notre commission. Il s’agit du règlement intérieur, du règlement financier, du statut du personnel, l’organigramme et le manuel de procédure administrative, comptable et financière », a-t-elle déclaré.
Avant d’ajouter : « Vous avez également échangé sur le financement de 1,5 milliard de dollars annoncé en soutien aux pays du Bassin du Congo pour la protection des forêts, des tourbières ainsi que d’autres réserves de carbone essentiels pour la planète lors de la COP2 à Glasgow et formulés la recommandation que le Fonds bleu pour le Bassin du Congo, instrument financier de la CCBC avec ses 254 projets issus des contributions nationales déterminées des États déjà identifiés servent pour la mobilisation de ce financement. Vous avez relevé comme actions concrètes, que des projets soient sélectionnés à la hauteur du montant promis, de 1,5 milliard de dollars et présenter aux annonceurs pour susciter la mise en œuvre de l’engagement pris. »
Enfin, Arlette Soudan-Nonault, a souhaité qu’il est important qu’ils aillent à la COP 27 en Egypte qui sera une COP africaine avec une réelle avancée tout au moins un début d’exécution quant à la mobilisation de ce financement.