Le nouveau ministre des Armées, Sébastien Lecornu, arrive dans la " grande muette" dans un contexte marqué par des crises en Afrique de l’ouest, un conflit en Ukraine et le défi de la construction d'une Europe de la défense.
A 35 ans, Sébastien Lecornu est nommé au poste régalien de ministre des Armées dans l’ombre de la guerre en Ukraine et au moment où l’Europe décide de se réarmer par le biais de l’Otan et de l’Union européenne, avec peut-être dans les prochains mois la création d’une force d’intervention européenne. Il remplace Florence Parly et reprend le flambeau à ce poste stratégique au moment où le Mali rompt unilatéralement les accords de défense avec la France. Le nouveau venu constitue une pièce maîtresse au sein du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne. Sébastien Lecornu vient de l’UMP, puis des Républicains. Il est nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire dans le gouvernement Edouard Philippe II. Il est alors exclu de LR et adhère à La République en marche et devient, le 16 octobre 2018, ministre chargé des Collectivités territoriales, et le 6 juillet 2020, ministre des Outre-mer dans le gouvernement Jean Castex.
Un duo central de la France en Afrique
L’un à la tête des Armées et l’autre au coeur de la diplomatie française, Sébastien Lecornu et Catherine Colonna prennent leurs fonctions dans un contexte international et diplomatico-militaire sans précédent. Ils doivent œuvrer pour conserver notamment l’influence de la France en Afrique, aujourd’hui en perte de vitesse. C’est le cas au Mali, un pays du précarré qui a récemment décidé de rompre les accords de défense unilatéralement et le renvoi de l’ambassadeur de France. Bamako est également en train de rompre des liens avec les autres pays européens engagés au sein de la force Takuba, en charge de la lutte contre le djihadisme, pour se tourner vers le groupe militaire privé russe Wagner. Parmi les tâches prioritaires qui attendent la patronne du Quai d’Orsay et le patron de la " grande muette", il y a une vaste opération logistique - suite au désengagement des forces françaises - qui doit être bouclée d’ici au mois d’août, la situation des 2000 soldats français toujours présents au Mali, et la supervision de la réorganisation des forces françaises au Sahel. Pour la ministre sortante des Armées, Florence Parly, il n’est pas question que le désengagement des forces françaises se fasse sous la menace.
Autre nomination surprise au sein du gouvernement d’Isabelle Borne, celle de Pap Ndiaye, 55 ans, spécialiste de l’histoire sociale des Etats-unis et des minorités, patron du Musée national français de l'histoire de l'immigration. Il a été nommé à l'Education et à la Jeunesse.