Crise du carburant : plus de vente à la pompe au-delà de 18 h

Mardi, Mai 24, 2022 - 13:00

Les graves perturbations actuelles sont les conséquences de la forte dégradation des trésoreries et de l’érosion financière des sociétés commerciales qui supportent l’achat des produits, de la revente à perte et de l’endettement hors normes des mêmes sociétés commerciales auprès des fournisseurs de carburant. Un contingentement est désormais en vigueur avec la fermeture des stations-service dès 18 h à partir du 21 mai. D’autres sources parlent d’un décalage jusqu’à 22 h.  

Toute la partie ouest de la République démocratique du Congo connaît de sérieuses difficultés à s’approvisionner en produits pétroliers. Face à cette situation, les stations-service reviennent sur la bonne vieille recette qui consiste à interrompre la vente du carburant à la pompe dès 18 h ou 22 h sur l’étendue du territoire de la ville de Kinshasa. « Tenant compte de l’état critique actuel des stocks dans la partie ouest du pays et dans le but d’éviter au système une asphyxie totale suivie de files de véhicules dans nos stations-service, nous sommes contraints d’appliquer le contingentement avec la fermeture des stations-service à partir de 18 h à compter du vendredi 21 mai 2021 », a-t-on appris du Groupement professionnel des distributeurs des produits pétroliers (GPDPP) .

 L’objectif est ainsi de prolonger tant soit peu la couverture par les faibles stocks disponibles. Cette situation n’est pas de nature à rassurer les usagers des transports en commun totalement à la merci des transporteurs privés qui affichent les prix les plus fantaisistes aux heures avancées de la nuit.

Mais qu’est-ce qui se passe au juste ? Le GPDPP a tenu à clarifier la situation pour éviter une mauvaise interprétation de l’opinion publique. Des difficultés persistantes placent les distributeurs dans l’impossibilité d’assurer une vente normale des produits pétroliers. Il y a d’abord la forte dégradation des trésoreries et les érosions financières des sociétés commerciales. Celles-ci, fait remarquer le GPDPP, supportent l’achat des produits pour revendre à perte.

Selon des chiffres très effrayants, l’État congolais doit à trois sociétés qui supportent le marché de l’ouest, dont la ville de Kinshasa, un montant de plus de 192 millions de dollars américains sur la période allant du 1er juillet 2021 au 31 mars 2022. Quant à l’endettement des sociétés commerciales auprès des fournisseurs de carburant, il se situe au-delà des 220 millions de dollars américains. Par conséquent, il s’observe malheureusement une perte de la crédibilité auprès des fournisseurs des produits pétroliers et une remise en cause du système de mise en consignation des stocks dans le pays faute de crédibilité, En outre, la baisse de stocks vient à son tour empêcher les sociétés commerciales à renouveler les stocks. Il y a aussi une incapacité réelle des trois sociétés commerciales d’honorer leurs engagements envers les sociétés de logistique.

La profession attend ainsi des réponses claires aux problèmes qui se posent dans le secteur pétrolier. L’une des solutions est bien entendu un ajustement progressif des prix accompagné de paiements réguliers des dettes cumulées à ce jour. Par contre, les sociétés commerciales reconnaissent être dans l’incapacité d’avitailler les aéronefs de ses clients. « Nous constatons avec regret que le changement de la structure pour ce produit n’a pas été appliqué alors que les services de l’État, dont la douane congolaise, considèrent que le système doit l’appliquer et sollicite une clarification sur ce problème », indique-t-on.  

Laurent Essolomwa
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