Le court métrage fiction expérimental de la productrice-réalisatrice congolaise, Armel Darnielys Mboumba, « Kutoo », enregistre déjà, peu de temps après sa projection privée cette année, plus de vingt sélections officielles dans des festivals internationaux et glane pour lui tout seul plusieurs distinctions. Un vrai coup de maître !
« Kutoo » signifie la résilience, dire non, se relever, en avoir marre, arrêter de se victimiser. « J’ai eu l’inspiration grâce à mon vécu. Victime d’une agression sexuelle, j’ai longtemps mis du temps pour libérer la parole afin de parler de mon histoire dans une société qui doute de ces actions ignobles. J’ai finalement décidé d’en parler afin d’aider d’autres femmes à se réveiller et à sortir des violences, qu’elles soient physiques, morales, financières, psychologiques… », a confié Armel Darnielys Luyzo Mboumba, réalisatrice du film produit par la Forge prod.
Actuellement en périple dans plusieurs festivals en Europe, "Kutoo" avait notamment été sélectionné au Film fest international ; Festival international du film ARG et Festival international du film de Nice en France ; Festival international Robinson film awards et Festival international du film de Lémur d’or en Italie ; ainsi qu'au Festival du film Europa en Espagne; etc. A la plus grande suprise d'Armel, le film a déjà raflé plusieus trophées, à savoir Meilleur drame-fiction international ; Meilleur jeune réalisatrice internationale ; Lauréat du festival du film Europa ; Meilleur concept et enfin Premier cinéaste (catégorie principale).
« Que du bonheur et une immense joie de représenter mon pays et de remporter tous ces prix. Heureuse que mon film traverse plusieurs frontières. Mon équipe et moi avions travaillé dur pour rendre possible ce rêve », se réjouit la jeune femme. Et si Armel reconnaît que la route est encore longue sur ce chemin du septième art qu’elle a tout de même emprunté avec sérénité, son souhait est de rendre fier le Congo par le cinéma en abordant des thématiques engagées. « Le sujet de mon film touche plusieurs femmes et même certains hommes. Je pense qu’ensemble nous pouvons mettre fin aux violences en libérant la parole, car la parole libère et guérit les âmes. Des remerciements à toutes les personnes qui nous soutiennent et à ma famille. Merci », a-t-elle déclaré.
Notons qu’Armel Mboumba fait partie des rares femmes qui s’illustrent dans le secteur de la photographie au Congo. Très jeune, elle se lance dans cet art en autodidacte pour se faire un peu d’argent de poche et chemin faisant, elle en devient passionnée pour s’y consacrer pleinement. Ce, en dépit d’une licence en comptabilité et gestion financière obtenue en 2012. C’est donc avec bonheur qu’Armel s’affirme aujourd’hui dans le secteur de la photographie, un univers à prédominance masculine. Collaboratrice de magazines et entreprises nationaux ainsi qu’internationaux, Armel forme en photographie et a déjà participé à plusieurs festivals dans le domaine.