Afrique : la flambée de la fraude pourrait nuire aux gains en matière d’inclusion financière numérique

Jeudi, Juin 2, 2022 - 13:45

Une flambée des escroqueries et des fraudes risque d’inverser les gains récents en introduisant des groupes auparavant exclus dans l’économie numérique, avec des résultats néfastes pour le développement économique et l’inclusion dans les services gouvernementaux.

L' avertissement a été lancé lors d’une table ronde organisée par le groupe consultatif pour l’assistance aux pauvres, le groupe de réflexion de la Banque mondiale sur l’inclusion financière. Une telle fraude va des stratagèmes de Ponzi dans l’espace de la crypto-monnaie à divers types de prêts prédateurs. Parmi les personnes les plus exposées, sont citées les femmes les moins bien rémunérées. Les escrocs ayant déjà été en mesure de profiter de ces groupes en partie en raison de leur faible niveau d’éducation en littératie financière.  « Nous sommes tout à fait d’avis que la promesse de ces services est réelle et importante, mais le risque doit être surveillé, compris, suivi et atténué », a déclaré la présidente directrice générale du CGAP ( Certified Government Auditing Professional), le programme de certification en audit des organisations publiques, Sophie Sirtaine, insistant sur le fait que la solution ne devrait pas être de dénouer les progrès de l’économie numérique.

Les panélistes ont souligné la nécessité d’améliorer l’éducation pour répondre à la croissance de l’économie numérique. Entre 2016 et 2020, la part des transactions frauduleuses via les applications mobiles a plus que doublé dans la région, tandis que celle des transactions par application mobile a augmenté de 34%, ont déclaré des responsables du CGAP. Ces problèmes n’ont fait qu’empirer pendant la pandémie de covid-19 à mesure que les services numériques se sont développés, a déclaré Majorie Chalwe-Mulenga, analyste du secteur financier au CGAP. « Si nous n’atténuons pas certains de ces risques pour les consommateurs, nous risquons de ralentir l’inclusion financière. L’Afrique subsaharienne sera laissée pour compte », a-t-elle prévenu.

À la fin de 2020, les applications mobiles malveillantes sont devenues la principale source de fraude dans la région. Le risque pour l’Afrique subsaharienne est particulièrement aigu en raison de la diminution des protections, y compris des services et des capacités de cybersécurité limités. Les services à la clientèle sont également moins développés. Pour éviter tout préjudice, les donateurs doivent tenir compte de la fraude lorsqu’ils soutiennent des projets autour des services financiers numériques, selon une étude récente du CGAP.

Noël Ndong
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